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Comme dans son précédent film, le beau À perdre la raison, Joachim Lafosse s’empare d’un fait divers pour déconstruire les évidences de la folie ; Les Chevaliers blancs s’ouvre sur une nouvelle procession de boîtes. Au début d’À perdre..., les cercueils des enfants roulaient vers les entrailles d’un avion-cargo, ici, les malles de l’ONG sont débarquées sur un nouveau continent. Le parallèle est soufflant et dit bien que les deux films, malgré leurs différences et leur parcours inversé, explorent des idées similaires. Si un Hermès (dieu des médecins et des voleurs) a remplacé la Médée belge, il est une fois de plus question de filiation, de parenté, mais ratée ou sacrifiée... Au fond, ce que cherche à mettre en crise Lafosse, c’est cette société qui ne peut plus être unie que dans la contemplation de ses monstres, tueurs ou marchands d’enfants. Mais il le fait sans jamais tomber dans le sadomasochisme moral ou la sanction. Ici, personne n’est jugé. Tout se passe à la lumière, celle de l’Afrique qui brûle, révèle et rend fou. La mise en scène limpide, sans jeu d’ombre ni suspense, Lindon (époustouflant dans le rôle de ce sauveur qui se transforme en voleur, épris de bonté et surtout de lui-même), le script à l’écriture blanche et sèche... Tout obsède, fascine. Et on regarde ce qui se trame là comme les personnages, persuadés que les monstres n’ont finalement rien d’inhumain.
Toutes les critiques de Les Chevaliers Blancs
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Il se dégage de l'intrigue une grande intensité, des moments de plénitude et des épisodes de tension extrême.
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Aucune forme de sensationnalisme. Simplement de l'émotion et de la justesse.
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Une aventure largement inspirée par L’affaire de l’Arche de Zoé, qui vue ici de l’intérieur, tente de démontrer avec intérêt et brio comment ces Pieds-Nickelés de l’humanitaire sont passés de l’utopisme naïf au fiasco total.
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Comme toujours excellent, Vincent Lindon compose un Arnaud combatif, animé d’objectifs nobles mais pris dans un engrenage où entrent en compte son narcissisme, son manque d’organisation et de professionnalisme (...)
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Ses acteurs, tous brillants, ne sont pas étrangers à la réussite d’un film à la problématique complexe et au scénario lumineux.
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Le meilleur film de Joachim Lafosse à ce jour.
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Joachim Lafosse traite avec délicatesse un sujet extrêmement difficile dans un film fort et passionnant.
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Il pousse à la réflexion plus qu'à l'émotion et à l'empathie, d'autant plus que les interprètes, tous excellents, incarnent des personnages flottants, mal arrimés à leurs propres convictions, perdus dans leur désir de bien faire.
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Ça pourrait ainsi continuer pendant des heures, on n'en apprendrait pas plus. C'est fâcheux.
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Joachim Lafosse a décidé de moins miser sur l'action que sur la réflexion. Pari dangereux, pas totalement abouti, mais hardi et intriguant.
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L'absence d’enjeu est avivée par une mise en scène elliptique, qui refuse d’assumer la part de pédagogie que lui impartit pourtant le scénario.
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Le spectateur est comme la journaliste, à la fois témoin privilégié et observateur extérieur qui ne parvient pas à éprouver une réelle empathie pour ces humanitaires dépassés.
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Vincent Lindon donne toute sa complexité à ce personnage insaisissable (...) Dommage que le réalisateur ne s’intéresse pas autant à ses compagnons de route, réduits à de la simple figuration.
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Surtout, le film se trouve comme pris dans ce même piège qui rend la journaliste interprétée par Valérie Donzelli incapable de dépasser ses propres émotions
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Pour peu qu'on ne connaisse pas le dossier, impossible de comprendre les motivations et implications des personnages. Cela s'appelle passer à côté d'une histoire.
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Lafosse s’enlise dans la médiocrité vague de ce collectif humain dépassé par les événements, cherche à chaque scène la manifestation d’un renoncement à tout principe, la parole bête, le compromis navrant avec la vérité, les bouffées de sentimentalisme gênant, les engueulades déplacées et les explications obtuses.