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Des trois versions de Blanche-Neige tournées l’année dernière, celle-ci est de loin la plus inventive, la plus audacieuse et la plus exaltante. La plus risquée aussi puisqu’il s’agit
d’un film muet en noir et blanc. Mais contrairement à The Artist, qui revisitait cette forme d’expression oubliée avec respect et application, le film de Pablo Berger la revitalise
avec un dynamisme extraordinaire, tant par le récit, qui nous mène de surprises en ébahissements, que par la forme, extrêmement forte et maîtrisée. Bien que située au début
du XXe siècle, cette transposition du conte des frères Grimm a des connotations très modernes. Alors qu’une série de hasards amène Carmen/Blanche-Neige à affronter des taureaux dans l’arène (en compagnie de sept toreros nains !), elle assume l’héritage de son père et contribue à redéfinir le rôle de la femme dans la société espagnole. C’est non seulement un défi à une tradition machiste, mais également au pouvoir corrompu qu’incarne la marâtre (Maribel Verdú, incroyable), dont les penchants SM et le narcissisme exacerbé résonnent de manière très contemporaine. Le cinéaste espagnol a manifestement assimilé les enseignements des grands maîtres du muet (Lang, Murnau), tout en empruntant des éléments à Buñuel et à Browning lors de ses incursions dans le monde du spectacle, peuplé de ses inévitables freaks. Beau et cruel jusqu’à la dernière larme, ce conte de fées sorti de nulle part est l’une des meilleures surprises de ce début d’année.
Toutes les critiques de Blancanieves
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Muette, tournée dans un noir et blanc sublime, cette somptueuse relecture du conte de Grimm, aussi intelligente qu’émouvante, captive par sa puissante narration
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Dans son film muet en noir et blanc, Pablo Berger revisite les frères Grimm. Splendide.
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Evitant le piège de la nostalgie, Blanca Nieves fait montre d'un modernisme inouï tranchant avec son format muet 4/3. (...) Ce film se déclame comme un poème lumineusement cruel (...) Une réussite qui n'échappera pas à la comparaison avec The Artist.
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Cette relecture de Blanche-Neige est une pure merveille. Visuellement splendide, le film nous emporte dans un tourbillon d’émotions grâce à son parti pris audacieux (images en noir et blanc, pas de dialogues), la puissance de sa narration, la subtilité de son interprétation et sa musique enveloppante, incandescente, tragique. Coup de coeur.
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The Artist, Blancanieves ose le film muet et les références aux grands classiques hollywoodiens, notamment au Freaks de Tod Browning. Et comme le film de Michel Hazanavicius, il croule sous les récompenses. Ce n'est que justice pour un film qui nous rappelle à quel point le cinéma est capable d'enchanter le monde.
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Fasciné par les grands réalisateurs des années 1920, Berger a voulu poursuivre l’œuvre de ces artisans de l’âge d’or du cinéma. Ceux qui donnaient le seul pouvoir à l’image. Rien de rétro dans sa démarche. Au contraire. En mélangeant humour noir et satire sociale à tous les contes de l’univers infantile, il les rend intemporels et signe un film d’une modernité surprenante.
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"Blancanieves" est un film libre et émouvant, infiniment personnel dans sa fière recherche du temps retrouvé.
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"Blancanieves" réussit ce tour de force d'être une oeuvre à la fois cérébrale, virtuose et profondément émouvante.
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Une jeune femme échappe à sa marâtre et rencontre des nains toreros, au nombre de six... Blanche-Neige revisité à la sauce espagnole, en format 1,33 Noir & Blanc et muet ? Qui l’eût cru ? C’est la plus belle surprise de ce début d’année, à voir absolument.
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Blanche neige revu et corrigé dans une Espagne des années 20 magnifié par N&B sublime et une bande-son d’une rare inventivité. Et dire que l’on est sous le charme de Macarena García (la Blancanieves du titre) est un doux euphémisme.
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Ce Blanche-Neige tauromachique, subversif, érotique et un rien fétichiste est, de loin l'une des meilleures surprises de ce début d'année (...) Grandiose.
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Le film est au mieux de lui-même quand il appuie sur le champignon hallucinogène. Apparition façon camé dans le ciel de «mon papa, ce héros», seringue de poison en piqué dans une pomme maléfique, et surtout esquisse d’un bel amour monstre entre Blancanieves et un jeune nain sexy.
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Depuis six ans, Berger tentait de monter ce film trop audacieux avec l'aide d'Arte. Il a bien fait de s'accrocher. Le métier adore et le public aussi.
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Blancanieves est une savoureuse confiserie, beaucoup plus acidulée qu'il n'y paraît.
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"Blancanieves" est un film libre et émouvant, infiniment personnel dans sa fière recherche du temps retrouvé.
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Moins habile que Hazanivicius, Berger trahit de façon plus flagrante sa posture de bon élève, la contrainte de pensum qu’il s’impose alors que son désir va clairement aux formes plus modernes du médium, en en rajoutant plus que nécessaire pour raconter son histoire : excès léger mais perceptible d’intertitres, de scènes explicatives, voire d’effets de style pour surligner les évidences et invoquer bruyamment les mânes primitives du cinéma.
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Pablo Berger renoue avec le cinéma émotionnel des origines. Muet et musical, jouant sur les contrastes du noir et blanc.
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Blanche-neige version flamenco. Pablo Berger reboote à son tour le cinéma muet en twistant ludiquement corrida et conte gothique.
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Le réalisateur de Torremolinos 73 s’essaie ici au conte, en reprenant le personnage de Blanche-Neige dans le style du cinéma muet des années 1920. Un travail qui frôle parfois le consciencieux, mais provoque des moments de cinéma captivants.
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Même si le pastiche a quelques longueurs et nous lasse par moment, l’émerveillement reprend le dessus et nous restent seulement ces moments de cinéma captivants.
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Un spectacle captivant, enthousiasmant à une période de standardisation extrême, mais auquel manquent un léger grain de folie et un goût pour la subversion - l'ambition trop grand public de l'exercice gomme hélas un peu ses ambiguïtés, ses tentations fétichistes, sa démesure baroque et in fine toute sa perversité.
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Un film courageux et charmant, au final épatant.
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Si le film se fait par moments grotesque ou cruel, et cherche à étourdir son spectateur, il n'en demeure pas moins lisse, sans folie ni perversité : le pastiche à ses limites, qui mènent tout droit à la pâle copie.