Viggo Mortensen a une bonne raison de ne plus jouer dans des franchises

Aragorn parle des films de franchise : "Généralement, ils ne sont pas très bons. Je veux dire, personnellement, je trouve qu’ils ne sont pas si bien écrits que cela."

Lorsque l’on jette un coup d’œil à sa gigantesque filmographie, on remarque que Viggo Mortensen n’a jamais joué deux fois le même personnage – exception faite de la trilogie du Seigneur des Anneaux dans laquelle il interprète le noble roi du Gondor, Aragorn. Tout le reste n’est qu’une suite de longs-métrages uniques alternant entre collaborations fidèles – comme avec David Cronenberg depuis A History of Violence sorti en 2005 – et cinéma d’auteur. Une bonne stratégie, on dirait, puisque cela lui a permis d’être nommé trois fois à l’Oscar du meilleur acteur pour ses rôles dans Les Promesses de l’Ombre, Captain Fantastic et Green Book.

Se tenant loin de Star Wars, du MCU ou de tout autre genre de franchise, l’acteur américano-danois a expliqué lors d’un entretien avec Vanity Fair qu’il choisissait ses films pour leurs intrigues et leurs personnages – le reste n'étant que superficiel :

"Je ne recherche pas, ou je ne cherche pas à éviter en particulier un genre de film, peu importe son budget. Je recherche simplement des histoires intéressantes. Je me fiche de savoir quel est le genre du film, quel est son budget ou qui le réalise. Je ne ferai jamais un film parce qu’untel l’a réalisé. Cela doit venir de l’histoire. Et si je pense être à la hauteur du personnage, c’est ma première motivation."

Concernant les franchises tout particulièrement, il a confié qu’il serait prêt à s’y engager, à la condition d’avoir un script bien ficelé. Ce qui n’est, généralement pas le cas, selon lui :

"En ce qui concerne les franchises, si quelqu’un vient me voir avec un film qui est en réalité le troisième ou le neuvième volet, et que je pense être parfait pour ce personnage et que je veux le jouer, que je peux y apporter quelque chose, je le ferai. Je ne suis pas contre cette idée. Mais, généralement, ces films ne sont pas très bons… Je veux dire, personnellement, je trouve qu’ils ne sont pas si bien écrits que cela. Ils sont prévisibles. Bien sûr, si jamais je venais à manquer d’argent, je le ferai quand même."

Comprenez, tant que Viggo Mortensen pourra payer ses factures, il continuera à choisir ses projets et privilégiera la piste du cinéma indépendant. Et qu’en est-il de son retour éventuel dans la peau du rôdeur légendaire dans The Hunt for Gollum – rien de moins que le nouveau projet de Peter Jackson en Terre du Milieu ?

A ce sujet, l’acteur a confirmé à GQ ne pas être contre l’idée de revenir. Mais à une condition : que son implication soit pertinente et nécessaire à l’intrigue.

"Je ne sais pas encore ce que l’histoire sera. Je n’en ai pas entendu parler. Peut-être que je l’entendrai un jour. J’aime bien jouer ce personnage. J’ai appris beaucoup en l’interprétant. En fait, j’ai adoré le jouer. Mais, je ne reviendrais uniquement si j’en ai les moyens, compte tenu de mon âge, vous voyez. Je le ferai aussi uniquement si je toujours bien pour ce personnage. Ça serait bête de faire autrement."

Pas de fan service, donc ? On verra bien en fonction de son compte en banque, d'autant que ce défenseur du cinéma indépendant avait récemment dénoncé le fonctionnement actuel de l’industrie cinématographique dans les colonnes de Variety alors qu’il faisait part des réticences des producteurs pour produire son prochain long-métrage. Mais pour Vanity Fair, l’acteur s’est montré plus optimiste :

"Avec un peu de chance, j’espère que mes deux premiers films montreront que je peux réaliser, dans une certaine mesure, et que peut-être quelqu’un aura confiance dans ce prochain projet. C’est ce que j’espère en tout cas."

Car tout récemment, l’acteur et poète a remis la casquette de réalisateur acquise en 2020 avec Falling, pour le joli western Jusqu’au bout du monde. Ce qui a l'air de l'avoir satisfait : "J’ai fait plus de presse avec ce film que j’en ai fait en tant qu’acteur pour Le Seigneur des Anneaux", dit-il à Vanity Fair. Rappelons d'ailleurs que Anduril, l'épée d'Aragorn, fait un caméo dans son film.