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En 1987, avec "Hope and Glory", John Boorman livrait un film-somme. Il n’avait que 54 ans à l’époque, mais cette évocation de son enfance, passée dans un Londres ravagé par les bombes de Hitler, ressemblait à l’oeuvre d’un vieux sage, à un testament de cinéma. D’ailleurs, tout ce qu’il a tourné par la suite, malgré des réussites éparses ("Le Général", "Le Tailleur de Panama") avait des airs de post-scriptum oubliable, sans conséquences. Conçu comme la suite de "Hope and Glory", "Queen and Country" reprend le fil autobiographique là où il avait été rompu (le gamin a aujourd’hui 18 ans) et, en se présentant explicitement comme le point final d’une filmographie monumentale, redonne du sens à la carrière du cinéaste. Derrière la coming of age story et le genre un rien désuet du film de caserne se cache une élégie racontant la naissance d’une vocation. Un récit tout en ruptures de ton, entre blagues de bidasses et digressions romantiques, qui livre en filigrane un témoignage de première main sur le moment où se sont cristallisées toutes les obsessions de son auteur : la nature et le lyrisme, les mythes et la liberté, l’insoumission et le chaos. Le tout dans des chromos rétro qui, miracle, ne sentent jamais le sapin ni la nostalgie gaga. Le dernier plan parvient à saisir les débuts d’une passion (une caméra se met à tourner) et les adieux d’un maître à son art (elle s’arrête aussitôt). Une vie entière résumée en un plan, définitif et bouleversant.
Toutes les critiques de Queen and Country
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Sur ces rails élégiaques, avec la conscience qu'un vieil homme raconte avec tendresse ses jeunes années, Queen and Country devient franchement émouvant, histoires de caserne comprises.
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Sans jamais tout à fait quitter les rives de la comédie, le film se charge cependant d’une salutaire mélancolie dans sa seconde partie, où Bill, profitant d’une permission, s’en retourne à la maison. Il y retrouve sa famille ainsi qu’une jolie prétendante.
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Présenté comme la suite du "Hope and Glory" du même réalisateur John Boorman, "Queen and Country" est en fait une chronique satirique de l’armée, de la couronne et des codes sociaux de l’époque, le tout saupoudré d’un humour so british qui fait toujours mouche.
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Commencé dans la veine de "M.A.S.H"., le film s'achève sous l'influence mélancolique de Tchekhov : le vétéran Boorman peut prendre sa retraite sans rougir.
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Un film "comme on n’en fait plus." Queen and Country" sort victorieux de l’épreuve, superbe et vigoureux dans ce lyrisme impertinent de ce cinéma britannique que l’on confectionnait dans les studios d’Ealing ou Shepperton, que l’on n’avait plus l’habitude de voir. "
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Le cinéaste partage cet épisode avec un public heureux de regarder un sujet sérieux traité sur le ton léger de la comédie et sans une trop lourde connotation sociale.
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Bien servi par un casting de jeunes acteurs et actrices qui donnent à QUEEN & COUNTRY une vivacité indéniable, John Boorman signe ainsi une chronique biographique qui, par sa simplicité apparente et sa sincérité évidente, atteint une certaine vérité du cinéma.
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Daté dans sa réalisation, probablement, estampillé fifties par sa lumière et le décorum historique, "Queen and country" a pourtant le charme des contes initiatiques qui réchauffent le coeur, une belle leçon de vie, malgré des longueurs certaines.
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Une élégie autobiographique pas dénuée de charme, dont on regrette qu’elle affiche non seulement la nostalgie des années de formation du réalisateur, mais aussi du cinéma le plus académique d’alors.
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Près de trente ans après "Hope and Glory", chronique de son enfance dans Londres sous les bombes, il s'empare sur le ton de la comédie de ses années de jeunesse à l'armée. Une fresque souvent drôle, ravivant l'atmosphère particulière de l'Angleterre de l'après-guerre.
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Une douce nostalgie ressort des facéties de ses héros, de la solidarité potache du camp, ses bruits, ses flirts et ses tours pendables au sein d’un microcosme admirablement reconstitué et filmé.
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une satire de l’armée redondante au casting décevant.
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Le film semble déjà appartenir au passé tant l'ensemble tient plus du chromo sépia sur les fifties que d'une oeuvre ample et nerveuse (...) Un retour en forme de déception.
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C’est moins les généraux que Boorman lui-même qui semble enfermé dans la rigidité de sa mise en scène. Dans sa volonté de reconstituer les détails d’une époque, comme un collectionneur prendrait soin à assembler une maison de poupée. On ne dépasse pas cet effet de reconstitution.