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Bien que tournée en Espagne, cette première partie recrée avec un certain réalisme les conditions de travail des photojournalistes, signalant les dangers d’un métier aux limites morales floues. Une ellipse ramène le personnage en Irlande, seul et amnésique. La seconde partie retrace le travail qu’il doit accomplir pour retrouver la mémoire et
s’accepter. Mais cette « enquête » est biaisée par la personnalité d’un psychiatre (Christopher Lee, adéquatement sinistre), jadis spécialisé dans le traitement des tortionnaires franquistes pour « refaire d’eux des hommes ». Il s’ensuit une confusion inconfortable, le même discours tendant à pardonner les crimes de guerre tout en proposant avec désinvolture une résolution péremptoire : l’amour excuse tout. Un peu léger.
Toutes les critiques de Eyes of War
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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(...) regarder Eyes of War, c'est un peu comme écouter son grand-père parler de la guerre sans son dentier. Très intéressant, mais pour ne pas s'endormir sur le canapé, il faut parfois s'accrocher.
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Malgré un excès de symbolisme, le mélo dégage une force émotionnelle de par son sujet et la prestation d'un Colin Farrell à son meilleur.
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Bénéficiant d’une superbe réalisation et d’une interprétation qui mériterait bien l’obtention de nombreuses récompenses pour Colin Farrell, Eyes of war est un film bouleversant qui en dit plus long sur toutes les blessures de guerre que de grands discours.
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Dans ce nouveau film sur la guerre, en dépit de son goût pour le symbolisme et les flous artistiques, il retrouve son talent de documentariste pour traiter un sujet fort : le retour d'un reporter de guerre traumatisé par le bourbier du Kurdistan. Son ami et collègue, lui, n'est pas rentré. Il sait pourquoi. C'est ce lourd secret qu'un psychiatre (Christopher Lee, étonnant) s'emploiera à déterrer...
Si cette plongée dans le mental du héros est aussi captivante, c'est grâce à son interprète principal, Colin Farrell. Il porte littéralement ce projet qu'il a contribué à faire naître, regard hagard, soudain traversé d'éclairs tragiques. Un bloc de douleur.
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Si la réalisation n’est pas toujours exempte d’effets inutiles (les flash-back sur la pluie de pétales), le film, en empruntant vaguement à la forme du thriller, évite à peu près le pathos. La composition bouleversante d’un Colin Farrell décharné, hanté, lui doit beaucoup, mais les seconds rôles ne sont pas en reste : Branko Djuric, en médecin kurde qui décide du sort des blessés en leur attribuant des étiquettes de couleurs différentes, apporte à son personnage une troublante densité.
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La cohabitation, au sein d'un même film, de ces deux praticiens qui œuvrent aux confins de l'éthique, aurait dû être autrement fructueuse, tout comme la réflexion sur le voyeurisme des journalistes de guerre.
Le scénario de Tanovic ne parvient pas à dépasser la simple énonciation de ces questions et les efforts des acteurs (Colin Farrell, qui n'est pas d'un naturel obèse, aurait perdu une quinzaine de kilos pour le film) ne suffisent pas à donner chair aux personnages. La révélation finale des circonstances dans lesquelles Mark a été traumatisé n'en est pas une. Ce n'est qu'une nouvelle déception, venant d'un cinéaste qui n'en finit pas de chercher son chemin. -
par Philippe Rouyer
Qu'il s'agisse du montage récurrent d'images mystérieuses en flash-forward ou des airs sentencieux de Christopher Lee en gourou psy qui cherche à exorciser les traumatismes de Colin Farrell, plus grimaçant que jamais, l'ensemble oscille entre le ridicule et le prétentieux.
Oscar du Meilleur film étranger en 2002 avec «No Man's land» qui traitait de la guerre en Bosnie, Danis Tanovic aborde cette fois la question du traumatisme de l'après-guerre chez ceux qui l'observent de près, les photo-reporters. Dommage que le scénario -solide et intéressant- soit gâché par d'interminables longueurs. Et que Colin Farrell, qu'on a connu mieux inspiré, en fasse des tonnes dans le registre de la douleur et de l'exaltation
Trop grossier sur les symptômes, il [Tanovic] échoue à nous faire croire à la maladie.