Première
par Thomas Agnelli
En apparence, Bellflower a tous les atours du pur produit geek qui court après les films cultes Doom Generation, Donnie Darko et May. Dès les premières images, le jeune Evan Glodell, réalisateur, scénariste, producteur, monteur et interprète du film, hurle avec ostentation son amour de la contre-culture : le post-nuke (films d’action post-nucléaire) façon Mad Max et les road-movie américains des années 70 comme Macadam à deux voies et Point Limite Zero. Mais c’est pour mieux surprendre par la suite. En fait, ces références-là se révèlent bien toxiques pour les deux protagonistes cinéphiles en mal d’Apocalypse. A leurs dépends, ils apprennent ainsi que leur vraie fin du monde sera celle, intime, d’une histoire d’amour. Bien qu’un peu arty et esthétisant, le résultat parvient à séduire par ses visions poétiques (la fumée noire dans le ciel bleu azur), son énergie contagieuse et ses fugaces instants de mélancolie. De quoi faire la différence.