Danseuse sensuelle du mythique All that Jazz et guerrière sexy de Conan, l'électrique Sandahl Bergman aura marqué le début des 80's. Où en est-elle aujourd'hui ?
Il existe de nombreux artistes qui connaissent un immense succès pendant une courte période. Ce succès peut se caractériser par exemple par quelques films qui ont triomphé à une certaine époque, une couverture médiatique énorme à un moment donné, ou un Oscar de la meilleure actrice pour un rôle isolé. Et puis soudain, plus rien (ou presque), ces artistes tombent subitement dans l'oubli et l'anonymat aussi vite qu'ils ont attiré la lumière. Ils disparaissent de l'écran radar sans rien laisser d'autres que des souvenirs plein la tête, des souvenirs nostalgiques de cinéphiles.
Parfois dû à un retrait choisi, tout simplement pour changer de vie, élever des enfants, ou évoluer vers d'autres sphères. Ou à l'opposé, cette absence peut être provoqué la conséquence du vieillissement, du temps qui passe, et donc, du manque d'intérêt des studios et des productions. Ces disparitions soudaines sont d'autant plus surprenantes qu'elles se développent d'une façon exponentielle avec le temps. En effet, aujourd'hui, combien de Mary Elizabeth Mastrantonio, de Phoebe Cates, ou de Rebecca de Mornay presque oubliées pour une Meryl Streep toujours au sommet ? Une carrière est un travail de longue haleine, un investissement perpétuel. Et il faut compter sur une bonne dose de chance aussi.
A travers cette rubrique baptisée "Mais qu'est devenu(e)... ?", nous vous proposons régulièrement de vous replonger dans une époque, une période, une filmographie, une histoire. Celle d'un comédien ou d'une actrice qui aura marqué le septième art de son empreinte avant de disparaître aussi vite qu'il ou qu'elle était venu(e).
Mais qu'est devenue... Sandahl Bergman ?
Sublime et immense blonde à la plastique démoniaque et au charme indécent, Sandahl Bergman a brillé à la fin des années 70 et au début des années 80 autant avec sa casquette de danseuse, que d'actrice, et même de cascadeuse.
Révélée par le grand Bob Fosse, mise sur orbite au côté du cultissime Arnold Schwarzenegger, la jolie blonde a connu sa période de gloire avant de disparaître dès le milieu des années 80.
Où en est-elle aujourd'hui ?
Née le 14 novembre 1951 à Kansas City, dans le Missouri, Sandahl est une sculpturale blonde qui atteint les 1,80m dès l'adolescence. Passionnée par la danse, elle suivra de nombreuses formations tout au long de sa jeunesse, et même pendant ses études à la Shawnee Mission East High School de Prairie Village, dans le Kansas.
A 20 ans, elle s'envole pour la côte est et New York pour faire carrière à Broadway, et bien lui en a pris, puisqu'elle va y rencontrer rapidement son mentor : le légendaire Bob Fosse.
Sandahl, c'est avant tout un corps, un corps sculpté à force d'exercices répétés, une souplesse inouïe, et un rythme innée. Une musculature et une silhouette de danseuse qui a été travaillée et entretenue. Une présence électrique, une mouvance sensuelle, une forme explosive. Tous ces précieux ingrédients mélangés ne pouvaient que séduire le plus grand chorégraphe contemporain.
Ainsi, après quelques apparitions dans des shows new-yorkais, elle tape dans l'oeil du maestro au milieu des années 70 qui l'enrôlera pour tous ses spectacles suivants. On la verra à Braadway dans Pippin, puis dans Gigi en 1973, mais aussi dans Mack and Mabel, A Chorus Line en 1977, et Dancin' en 1978 aux côtés de tous les plus grands danseurs de l'époque.
Cette même année, et après avoir dansé pendant trois ans pour les besoins de la série télévisée The Dean Martin Show, elle décroche son premier rôle d'actrice à part entière pour le téléfilm Comment lever les filles. Et l'explosion au cinéma ne tardera pas à se faire, puisque dès l'année suivante, en 1979, son mentor l'enrôle pou un futur chef-d'oeuvre : All that Jazz (Que le spectacle commence, en français).
Avec sa présence hors-norme et son énergie à revendre, Sandahl irradie totalement l'écran lors de cette première incursion au cinéma aux côtés de Roy Scheider et Jessica Lange.
Electrisante dans toutes ses scènes, la danseuse-actrice illumine le film, et notamment dans le formidable tableau "Air-Otica" dans lequel, pendant dix minutes, elle se meut et se dévoile avec une grâce et une sensualité folles, finissant en tenue d'Eve devant la caméra inspirée de Bob Fosse.
Quatre Oscars à Hollywood et une Palme d'Or à Cannes en 1980. Culte.
La séquence Air-Otica dans All that Jazz de Bob Fosse :
Dès lors, sa carrière est lancée, d'autant qu'avec ce film couronné partout dans le monde, elle est remarquée par John Milius, qui cherche désespérément une belle et athlétique danseuse pour jouer une guerrière sauvage dans son Conan Le Barbare, et ainsi être crédible lors des nombreuses scènes de combats chorégraphiées.
Après avoir tourné le sulfureux Xanadu en 1980, Sandahl rejoint donc le plateau de Conan l'année suivante.
Au côté du musculeux Arnold Schwarzenegger, la jolie blonde livre encore une partition inoubliable dans le rôle de Valeria dont elle réalise elle-même toutes les cascades, et remporte le Golden Globe de la meilleure révélation féminine de l'année à Hollywood en 1983, succédant à Bette Midler et Nastassja Kinski.
Après une apparition dans Y a-t-il enfin un pilote dans l'avion (suite de la comédie à succès des ZAZ), Sandahl retrouve Schwarzy et l'univers de l'heroic fantasy pour Kalidor.
Cette fois, elle n'incarne pas la bien-aimée du héros, mais la méchante reine Gedren.
Nous sommes alors en 1985 et c'est déjà le début de la fin pour la sculpturale danseuse et actrice, qui ne retrouvera jamais un rôle à la mesure de celui de Valeria.
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On la verra en effet par la suite dans quelques séries, une dizaine de films à petits budgets, et autant de téléfilms pour la plupart inédits en France, jusqu'à 2003 - date de son retrait des plateaux -, année durant laquelle elle jouera dans une adaptation de The Singing Detective aux côtés de Robert Downey Jr., Robin Wright, Mel Gibson, Carla Gugino, et Adrien Brody.
Il y a treize ans déjà.
Aujourd'hui âgée de 64 ans, Sandahl vit à Los Angeles où elle a passé les dernières années à donner des cours de danse et de fitness.
Hollywood, si tu nous entends, on reverrait avec plaisir la ravissante Bergman sur grand écran.
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