Mal assorti et mal servi par des gags qui tombent à plat, le duo Tatum/Bullock se paume dans la jungle (et nous avec).
C’était prometteur : associer l’inusable Sandra Bullock (dont le moindre drame cartonne sur Netflix) et le revenant Channing Tatum (de retour au premier plan, cinq ans après Kingsman : Le Cercle d’or) dans un buddy movie. Elle, c’est Loretta Sage, écrivaine de romans d’aventures romantico-érotiques, qui ne s’est pas remise de la mort de son mari archéologue, et lui, c’est Alan, le mannequin beau gosse de ses couvertures de bouquins et qui participe grandement à son succès. Alors que Loretta est en pleine promotion de son nouveau livre, elle se fait enlever par Abigail Fairfax (Daniel Radcliffe), jeune millionnaire frustré. La raison : il veut retrouver la Couronne de feu, un artefact mythique dont l’écrivaine fait mention dans son dernier ouvrage. Il l’emmène de force de l’autre côté du globe, au cœur de la jungle sauvage sur une île perdue au milieu de l’océan avec un volcan prêt à exploser à tout moment… Et là, c’est le drame (et attention petit spoiler).
Pour la sauver, son agent Beth (Da’vine Joy Randolph) et Alan décident de partir à sa rescousse avec l’aide de Jack Trainer (Brad Pitt), l’ancien coach du mannequin. Ses quelques minutes d’apparition font sourire : ancien militaire (qui s’appelle Jack Lentraîneur en VF), il réussit sans soucis à libérer la prisonnière en tabassant à lui tout seul tout un camp de mercenaires surentrainés. Un caméo un peu marrant (Pitt, complètement en mode Cliff Booth, cachetonne à mort et ça se sent), mais qui s’achève très brutalement -et on comprend dès lors que le temps sera long… S’en suit une course poursuite dans la forêt tropicale entre les méchants kidnappeurs et la team Loretta - Alan, à laquelle on peine à croire. C’est là le bug. Aucune alchimie entre les deux personnages, alors que le film repose essentiellement, absolument et totalement sur ce présupposé, d’ailleurs largement emprunté (comme Jungle Cruise avec The Rock et Emily Blunt, d’ailleurs) à la comédie romantique d’aventures A la poursuite du diamant vert (1984) avec Kathleen Turner et Michael Douglas : l’écrivaine et l’aventurier fake entraînés dans une fiction à la Indiana Jones qui prend vie. Ici, la fiction prend trop son temps (presque deux heures), et le rythme n’y est pas.
On remercie les décors de jungle foisonnante pour ce beau vert, un peu moins les fausses ruines et les faux hiéroglyphes, là seulement pour étoffer le savoir et l’intelligence de l’héroïne - il aurait peut-être fallu axer un peu mieux le scénario dans cette direction… Car le film se conclut sur une ode à l’amour, plus fort que la mort et que toutes les richesses du monde, qui pourrait presque devenir émouvant -mais Le Secret de la Cité perdue ne parvient pas à trouver ce juste équilibre, ce moment où l’humour trash et potache (potrash ?) se change en émotion sincère. Ce qui n’est pas du tout impossible à faire, mais ça ne sera pas pour cette fois-ci.
De Aaron et Adam Nee. Avec Sandra Bullock, Channing Tatum, Daniel Radcliffe... Durée: 1h52. Sortie le 20 avril 2022
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