En nombre d'entrées, la fréquentation a aussi drastiquement chuté de 2019 à 2021.
Si la nouvelle ministre de la culture, Rima Abdul Malak, se voulait rassurante ce matin sur France Info en affirmant que durant l'épidémie de Covid, "le secteur de la culture a tenu bon, pas un cinéma, un théâtre, une librairie n'a fermé (en France)", un rapport de l'UNIC, l'Union Internationale des Cinémas, est bien plus pessimiste. Lors de la convention CineEurope, qui se déroule actuellement à Barcelone, en Espagne, elle a tenu un panel pour expliquer qu'une perte d'au moins 20 milliards de dollars avait été enregistrées par l'industrie du cinéma en Europe ces deux dernières années !
Elle rappelle ainsi qu'en 2019, les recettes des salles obscures en Europe avaient battu des records, amassant 9,3 milliards de dollars (8,8 milliards d'euros), mais qu'elle est tombée à 2,8 milliards (2,62 en euros) lors de l'année suivante. En 2021, c'est un peu remonté, sans atteindre la moitié du score historique de 2019, soit 3,9 milliards de dollars (3,7 milliards d'euros). Des baisses qui s'expliquent évidemment par la fermeture de nombreuses salles durant la pandémie, mais aussi par la reprise difficile depuis. En France, quelques succès de blockbusters récents (Spider-Man : No Way Home, Uncharted, The Batman, Top Gun : Maverick...) cachent en fait une réalité très compliquée, où peu de films parviennent à se rembourser au box-office.
Triste mois de mars pour les salles françaises malgré The Batman et Le Printemps du CinémaL'UNIC met aussi en avant la moindre présence de nouveautés. Alors que 480 films inédits étaient proposés en 2019, il y en a eu 250 en 2020 et 270 l'an dernier. Sur l'année 2021, 95 d'entre eux étaient des productions américaines, et seulement une poignée ont enregistré un sixième des ventes totales de billets de cinéma à travers l'Europe sur cette période : Mourir peut attendre, Spider-Man: No Way Home, Dune, F9 et Venom: Let There Be Carnage ont écoulé à eux seuls 98 millions de tickets sur 589 contremarques distribuées. D'ailleurs, en nombre de tickets aussi, la chute est vertigineuse : on en comptait 1,3 milliard sur l'année 2019, et 432 millions durant la suivante.
Le rapport se veut cependant encourageant pour 2022 : il prédit une hausse des recettes de 62%, soit 8,1 milliards de dollars de recettes pour toute l'Europe. Cela n'atteindra pas le record de 2019, mais se rapprochera des scores "pré-Covid"...
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