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Primée en Allemagne, cette chronique en noir et blanc déroule son programme façon After Hours diurne avec un sens aigu de la cocasserie et du malaise. Soit une journée pourrie dans la vie de Niko (que Tom Schilling incarne avec juste ce qu’il faut de masochisme résigné), jeune Berlinois déboussolé pris dans une spirale de rencontres placées sous le signe de la passivité et de l’humiliation. Mais la mécanique se grippe, et une fin en queue de poisson arbitrairement tragicomoralisatrice entame le capital sympathie du film.
Toutes les critiques de Oh Boy
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Grâce à son noir et blanc velouté, ce long-métrage a le charme des premiers films de Carax ou de Jarmusch.
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D’une course à l’expresso à une quête d’identité… un film charmant bricolé par Jan Ole Gerster.
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Loin de l’académisme ou de la rigueur réaliste qui plombe une grande partie de la production cinématographique allemande, Oh Boy s’inspire largement de la Nouvelle Vague française ou de la production indépendante américaine des années 70-80, avant la récupération commerciale des films de Sundance par les studios hollywoodiens. Il en ressort un sentiment d’intemporalité farouchement libre, comme si le protagoniste, dans le refus du conflit à l’autre, se refusait d’être le porte-parole de sa propre génération, une forme d’affirmation de soi insolite qui confère à ce premier film une syntaxe personnelle appelée à être suivie de très près.
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Récompensé par 6 Lolas, équivalents allemands de nos César, le résultat, porté tout en légèreté par le comédien Tom Schilling, a le charme d'un Woody Allen.
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Niko, Berlinois approchant la trentaine, est le galérien type. Sans boulot, cet éternel rêveur multiplie les échecs : sa copine se barre, son père plein aux as lui coupe les vivres, un psy le déclare « émotionnellement instable » et le jeune homme se trouve à trainer dans les bars avec son complice de lose, un comédien raté. Niko ne veut qu’une chose : du café. Récit en noir et blanc d’une journée pas vraiment passionnante, ‘Oh Boy’ suit l’errance d’un désabusé attachant, un jeune homme comme on en a connu mille, pour qui a un jour trainé ses guêtres à la fac. Jan Ole Gerster filme caméra à l’épaule son personnage et ses déambulations sans but dans les rues de la capitale allemande, ponctuant son récit de péripéties cocasses et légères. Ne cherchez pas d’intrigue, il n’y en a pas. Et c’est tant mieux. Couvert de Lola (les César allemands), ‘Oh Boy’ est le portrait sensible d’une nouvelle génération perdue, porté par un comédien formidable, Tom Schilling.
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Emmené par un excellent Tom Schilling, désespérément à la recherche d’une bonne tasse de café, « Oh boy » prouve que le cinéma allemand ne se porte pas trop mal en ces temps de crise… A découvrir, vraiment.
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Le résultat séduit par sa mélancolie désarmante qui doit aussi beaucoup à son impressionnant acteur principal : Tom Schilling.
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Malgré ses défauts un peu scolaires, le film séduit en rappelant l’humour fantasque d’After Hours de Scorsese et le rythme jazzy de certains Woody Allen.
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Sans excès démonstratif, cette galerie de portraits contemporains forme un ensemble cohérent qui confirme, en substance, que l’on est toujours potentiellement l’importun ou la béquille d’autrui.
Assez bien observée (voir la scène où, pour payer son café, le héros tente de récupérer la menue monnaie qu’il vient de jeter dans la sébile d’un clodo) dans un noir et blanc de rigueur, la déambulation bénéficie du cadre très tendance d’un Berlin arty sillonné dans une tonalité jazzy ein bisschen superfétatoire.
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Drôle ou troublant, le film n'est pas vraiment aventureux : les rencontres successives de Niko s'organisent comme dans un film à sketchs, réalisé avec savoir-faire, mais qui perd de son charme à mesure qu'il s'enferme dans le procédé.
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Dommage que la structure du récit reste si compartimentée (...) et empêche d'évoluer vers le romanesque, malgré une gravité finale qui n'apparaît que plus appuyée. D'où l'impression de n'avoir vu qu'une suite de court-métrages en lieu et place d'une initiation et de n'avoir rencontré qu'un héros trop docile et pas assez fougueux pour réellement incarner un certain état d'esprit de la jeunesse contemporaine.
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Un peu ironique, un peu décalé, un peu mélancolique, portrait assez lisse dans un noir et blanc en toc d’une ville et d’un héros à son image (joué par le sympathique Tom Schilling), Oh Boy est un film de son époque, ne cherchant pas à dire grand chose mais voulant tout de même le dire avec style et humour. Le résultat fait parfois mouche : on rit même face à ces discussions avec un psychologue manipulateur et surtout une séquence sur le tournage d’un film historique, parodie maligne des sempiternels films sur la Seconde Guerre Mondiale que produit le cinéma Allemand.
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Il semble malheureusement qu’Oh Boy, reproduisant jusqu’en son cœur la torpeur de son personnage, se laisse porter par les bonnes idées qui ne vont pas loin – au lieu de prendre la vie et le cinéma à bras le corps. Même la dernière rencontre, qui se termine sur une mort et semble vouloir donner au film une conclusion en forme de remise en question et de passage vers un autre âge, refuse au fond de vraiment trancher. Oh Boy reste un essai manqué : charmant mais creux, malin mais désengagé. Le film se regarde comme son personnage regarde la vie : en attendant mieux.
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Hélas, face au cruel manque de charisme du jeune comédien Tom Schilling, face au mécanisme répétitif du scénario, aux tentatives inabouties de donner une dimension métaphorique au film, Oh Boy ne débouche que sur de navrantes platitudes.
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L'errance très nouvelle vague de Niko Fischer, jeune trentenaire désabusé, fils à papa berlinois, aurait pu avoir du charme si L'After Hours de Scorsese ou Woody Allen n'étaient pas déjà passés par là. Las, Berlin se prend un peu trop pour Manhattan sans en avoir l'étoffe jazzy.
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Seulement voilà, son scénario et sa mise en scène s’appuient sur des béquilles beaucoup trop voyantes qui enferment le film dans un exercice de style par trop scolaire et mécanique.