L'adaptation très attendue du best seller de Neil Gaiman était projetée en avant-première mondiale.
Quand on sait que le showrunner Bryan Fuller (Hannibal) a quitté la nouvelle série Star Trek, pour se concentrer sur American Gods, on comprend à quel point la mystique série adaptée de Neil Gaiman s'annonce comme un phénomène de l'année télé. Et c'est Séries Mania qui a eu la primeur de la toute première diffusion.
En avant-première mondiale (ou presque), deux semaines avant ses débuts sur Starz (et en France sur Amazon), le premier épisode était offert, hier soir, au public du Festival, telle une offrande à savourer avec jubilation.
American Gods, c'est l'histoire illuminée d'une bataille entre les anciens Dieux et les nouveaux Dieux. Une allégorie déconcertante, qui cherche constamment à confronter le spectateur à ses propres croyances.
Tout commence par un drôle de flashback. La scène d'ouverture nous emmène au IXe Siècle, alors que des Vikings débarquent en Amérique, un nouveau monde hostile... et mortel. Bien décidés à en repartir le plus vite possible, les guerriers prient leurs dieux, pour qu'ils leur offrent la bénédiction du vent. Retour de nos jours. Un simple mortel, un taulard nommé Shadow Moon, attend impatiemment sa libération, pour retrouver sa sublime épouse. Sauf que les tendres retrouvailles n'auront jamais lieu. Laura Moon meurt tragiquement dans un accident de voiture. Anéanti par la mort de sa femme, Shadow se rend à son enterrement, lorsqu'il est abordé par l'étrange Mr Wednesday, qui veut l'embaucher comme garde du corps personnel. Un road trip aussi spectaculaire que métaphysique commence...
Sans aucun doute, on a devant nous une grande série en devenir. Evidemment, on n'a vu que le premier épisode, qui pose seulement les bases de son ambitieuse histoire mythologique. Mais la réalisation hyper-stylisée, la photographie délicieusement ésotérique et les prémices mystiques de personnages plus grands que nature, promettent d'ores et déjà une splendeur visuelle assez rare à la télévision. En espérant que le contenu soit à la hauteur de la forme.
Car le risque, c'est de voir la narration faire languir le spectateur, dans l'attente interminable d'un épique clash des titans. D'ici là, on aura quand même le ravissement de découvrir, au fur et à mesure des épisodes, une galerie de personnages aussi beaux qu'impénétrables. D'anciens et de nouveaux dieux, personnifications surréalistes de nos croyances modernes et passées. La combinaison unique d'un concept hallucinant et d'une mise en scène stylistique bluffante. Rien que pour ça, American Gods mérite qu'on y croit.
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