“Les responsables ont plus en tête l’idée de ne pas se faire virer que l’idée de faire quelque chose de grand”, théorise l’acteur de Retour à la fac.
En promo pour la série Apple + Bad Monkey, dont il partage l’affiche avec Natalie Martinez, Michelle Monaghan ou encore Zach Braff, Vince Vaughn a fait un petit passage dans l’émission Hot Ones. Entre deux ailes de poulet pimentées, le comédien de cinquante-quatre ans a profité de cette occasion pour mettre en évidence la façon dont Hollywood produisait des comédies pour adultes à ses débuts, et la façon dont ces productions ont été évincées de l’agenda des studios aujourd’hui.
Les comédies pour adultes, Vince Vaughn connaît. En 1996, après quelques rôles de seconds plans, il apparaît dans le deuxième film de Doug Liman, Swingers. Par la suite, il enchaîne les succès populaires et R-Rated : Made, Retour à la fac, Dodgeball ! Même pas mal !, Serial noceurs, La Rupture… et ce, jusque dans les années 2010 avec Jet Lag, par exemple. Depuis, des films de guerre, des thriller, et des comédie dramatiques, mais rien qui s’approche de près ou de loin de son heure de gloire d'il y a 20 ans.
Pour Vince Vaughn, si les comédies R-Rated sont devenues l’oiseau rare des collines de Los Angeles, c’est à cause de la nouvelle stratégie des studios.
"Ils réfléchissent trop, explique l’acteur à Sean Evans. C'est fou, il y a toutes ces règles. C’est comme si on faisait de la géométrie, et qu’on était parti du principe qu’un angle droit fait 87 degrés. Dès lors, toutes les réponses sont fausses. A partir de ce moment-là est arrivé le concept de la propriété intellectuelle. Ils ont dit : ‘Vous devez partir d’une propriété intellectuelle’.”
Selon lui, aujourd’hui la propriété intellectuelle motivant le scénario d’un film pourrait être un jeu comme Battleship, quand hier, un script se fondait sur une expérience, une émotion, une situation. Et tout ceci est devenu systémique :
"Les responsables ont plus en tête l’idée de ne pas se faire virer que l’idée de faire quelque chose de grand, alors ils suivent un ensemble de règles qui sont en quelque sorte gravées dans le marbre et qui ne se traduisent pas vraiment à l’écran. Mais tant qu'ils les suivent, ils ne perdent pas leur job parce qu'ils peuvent dire : ‘J'ai fait un film à partir du jeu de société Payday, donc même si le film n'a pas marché, vous ne pouvez pas me mettre à la porte’.”
Selon l’acteur de Bad Monkey, tout n’est pas perdu et la mise en branle de ce nouveau système quelque peu castrateur doit venir des spectateurs :
"Les gens veulent rire, ils veulent voir des choses qui semblent un peu dangereuses ou qui repoussent les limites, conclut-il. Je pense que l'on verra plus de choses de ce genre dans l'espace cinématographique tôt ou tard, à mon avis.”
Peut-être la série Bad Monkey fait-elle partie de la solution ? Déconseillés aux moins de 16 ans, ses dix épisodes suivront un ex-détective reconverti en inspecteur de la restauration. Mais plus pour longtemps, car un bras coupé est retrouvé, qui relance sa carrière et le mène à côtoyer des milieux rongés par la corruption. Bad Monkey, créée par Bill Lawrence (Ted Lasso), sera diffusée le 14 août prochain sur Apple TV +.
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