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Philippe de Chauveron revient avec le successeur de Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ?, une comédie très limite et dépourvue d'imagination.
Jean-Etienne Fougerole (Christian Clavier), un "intellectuel de gauche" qui ressemble fortement à Bernard-Henri Lévy, se fait défier par un homme politique d'extrême droite lors d'un débat télévisé et assure qu'il est prêt à accueillir dans sa maison bourgeoise une famille de Roms. Babik (Ary Abittan) et les siens le prennent au mot et débarquent le soir même avec leur caravane.
Eclaircissons d'emblée la polémique qui entoure le long-métrage, taxé de racisme sur les réseaux sociaux avant même d'avoir été vu : en sortant d'À Bras ouverts, il est compliqué de savoir si c'est le cas ou si le script est simplement d'une bêtise crasse. Mais un festival de clichés insultants sur les Roms, c'est une évidence. Chez Philippe de Chauveron (Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ?) un Rom est une personne sale, aux chicots noirs, violente, profiteuse, amatrice de taupes pour le dîner, arriérée au dernier degré et qui fait la manche parce qu'elle n'est pas capable d'autre chose. Rien dans le scénario ne viendra jamais redorer le blason ces personnages, leur donner un peu d'humanité, à part une vague séquence de chant et de danse où ils auront trois minutes le beau rôle. Le reste du temps, les personnages sont soit idiots, soit coléreux. Et plus la bobine avance, plus les Roms deviennent détestables. À tel point que (on va vous raconter la fin ici) Fougerole, sous la menace d'un marteau, va laisser la fille de Babik épouser son fils car ce dernier a couché avec elle.
Cependant la "gauche caviar" en prend aussi pour son grade et Christian Clavier et Elsa Zylberstein sont assez impeccables dans leurs rôles de faux gentils, évidemment beaucoup moins ouverts que ce qu'ils aimeraient faire croire. Mais le vrai problème, c'est qu'à aucun moment À Bras ouverts n'avance une seule proposition de comédie ou de cinéma. Le long-métrage se contente de recycler des gags éculés ou totalement à côté de la plaque. Une simple succession de scènes, avec des ellipses qui défient parfois la logique. En un mot : raté.