Abysses Cécile de France
France Télévisions

Cécile de France nous raconte comment la nouvelle série de France 2 espère faire passer un message écologique fort, à travers une création SF ambitieuse et spectaculaire.

Et si la faune aquatique se rebellait contre l'humanité, coupable du réchauffement climatique ? Sur fond de science-fiction, la nouvelle série Abysses, de France 2, entend réveiller les consciences écologiques par le biais de cette série catastrophe internationale spectaculaire. Et c'est ce qui a plu à Cécile de France, qui se fait pourtant rare sur le petit écran :

"C'est excitant d'avoir un thriller qui nous plonge, littéralement, dans les profondeurs des océans et leurs mystères", nous confie l'actrice belge, que Première a pu rencontrer durant le festival Séries Mania, en mars dernier. "C'est un truc qui me passionne, à titre personnel. Les fonds marins sont presque aussi mystérieux que le cosmos, et moi je regarde beaucoup de documentaires... Et puis j'ai beaucoup aimé que la série nous questionne intelligemment sur notre rapport à la nature, notre capacité d'émerveillement qui est la clé de notre survie. Il faut retrouver ce lien avec la nature." 

Abysses
France télévisions

Car si Abysses - adaptation du roman de Frank Schätzing (The Swarm, en 2004) - est une oeuvre de science-fiction à la portée épique, son ambition est aussi de faire bouger les mentalités des téléspectateurs. De réussir à les toucher par un biais différent de l'anxiété d'une démonstration théorique : "Je crois beaucoup en la force émotionnelle de l'être humain", souligne Cécile de France. "A sa capacité à avoir de l'empathie, à coopérer, à collaborer. C'est ce qui marche parmi les héros de la série. Et la fiction a justement ce pouvoir d'activer le côté émotionnel du cerveau de l'être humain, et peut ainsi l'inciter à entrer en action. Lui faire la morale, le culpabiliser, c'est certainement la pire des choses à faire. C'est un peu comme avec un enfant finalement. Le pouvoir de l'émotion, lié à la fiction, j'y crois beaucoup plus !"

Pour cela, Abysses joue ainsi à fond la carte de la fiction. Le producteur et showrunner, Frank Doelger, explique qu'il y a déjà beaucoup de documentaires et de reportages aux infos évoquant la crise climatique, "alors nous, on a voulu adopter une approche différente. Une proche mystique, presque poétique, qui rajoute une dimension supplémentaire à ce débat." Et pour booster l'émotion, la série mise sur le grand spectacle et n'hésite pas à rendre hommage aux Dents de la mer, dans une incroyable séquence où des baleines et des orques attaquent des touristes, au large du Canada (épisode 1). "Aucun animal n'a été blessé pendant ce tournage" s'amuse Doelger, qui précise que toutes ces séquences avec des créatures marines ont été réalisées en post-production, via des effets numériques : "Même la scène avec les homards qu'on voit dans l'épisode 2, on a utilisé une marionnette puis des effets spéciaux. Et bien entendu, on n'a pas filmé réellement d'orques et de baleines. Ce ne sont que des VFX. Même l'orque retrouve échoué sur cette plage, au début de l'épisode 1, n'est pas un vrai. C'est une grosse maquette."

Abysses
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Au-delà des animaux, la production d'Abysses a eu l'ambition d'être exemplaire, en contrôlant au mieux son bilan carbone : "On a souhaité être une production verte, vertueuse sur le plan écologique. Donc on a presque tout filmé en Italie en fait", révèle le producteur. "L'histoire se passe au Pérou, au Canada, en France, en Afrique du Sud et d'autres endroits encore, mais grâce à des effets visuels et une bonne direction artistique, on a pu concentrer le tournage en Italie." 

L'autre défi de la production fut de rester un tant soit peu crédible, sur le plan scientifique, tout en faisant de la pure fiction. "On a fait appel à deux consultants et on a eu beaucoup de chance, parce que les experts aujourd'hui se donnent justement pour mission de rendre cette science compréhensible."  Abysses s'acharne ainsi à peindre un monde naturel "de façon aussi réaliste que possible, même quand la série prend des proportions surnaturelles. On a voulu traiter avec le même réalisme le naturel et le surnaturel. Il fallait qu'on puisse aborder sur un même plan la menace et la beauté de la nature. La nature devient ainsi un personnage à part entière et on évite toute forme de simplification : la nature peut être à la fois très belle et très menaçante !" 

Et en face, pour tenter de l'arrêter, "les héros sont des scientifiques", apprécie Cécile de France. "Parce que l'humain est très souvent culpabilisé dans la crise climatique. Or, je crois qu'il faut continuer à croire en l'humain et il faut le valoriser. Je ne dis pas que ce sont les scientifiques qui vont sauver la planète, mais ils peuvent nous donner des solutions et après, c'est à nous de les appliquer."

Abysses, en 8 épisodes de 52 minutes, à voir sur France 2 dès le 5 juin.


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