Violent Night
Capture d'écran

Le réalisateur Tommy Wirkola nous donne les clés de ce film de Noël très violent.

À l’occasion de la diffusion du trailer de Violent Night, où David Harbour joue un père Noël dépressif prêt à casser la gueule de mercenaires pour défendre une famille, rencontre express avec le réalisateur Tommy Wirkola (Dead Snow, Hansel et Gretel : Witch Hunters, Seven Sisters, The Trip…).

C’est quand même marrant de voir le réalisateur de Dead Snow faire une sort de film de Noël…
Ah ah, pas tant que ça en fait ! La première fois que j’ai lu scénario, je me suis dit que j’étais né pour faire ce film. Sérieux ! Il y avait tout ce que j’aime : l’action, l’humour, la tension… Mais ça, tu peux le trouver dans plein de scripts. Ce qui m’a vraiment convaincu, c’est justement que malgré toute la folie du truc, c’était vraiment un film de Noël. Quand plusieurs mondes se télescopent, c’est là où ça devient intéressant.

Visiblement, c’est aussi un home invasion movie, ainsi qu’un film d’action assez sanglant… Comment trouve-t-on le ton juste ?
Je suis revenu aux films qui m’ont donné envie de faire ce métier quand j’étais plus jeune : j’ai voulu retrouver le ton des premiers Peter Jackson et Sam Raimi. Braindead et Evil Dead sont des électrochocs : tu es dans un mélange de gore et d’action, mais il y a aussi ce sens de l’humour décalé. Jackson et Raimi n’avaient pas peur de mélanger les genres, ils y allaient à fond. Ces films m’ont ouvert les yeux : « Wow, OK, on le droit de faire ça ? » Dans Violent Night, le père Noël devient pote avec une gamine et aide sa famille. C’est le coeur du film. Une fois que tu t’es assuré que cet aspect-là fonctionne, alors tu peux y aller à fond dans le délire.


Comment David Harbour se retrouve dans l’équation ?
Aucun acteur n’avait été approché quand je suis arrivé sur le film. Donc, comme toujours, tu fais des réunions avec le studio et les producteurs, et tu listes des noms. Et là quelqu’un dit : « David Harbour ». Mais oui, mais bien sûr ! Je ne pourrais pas vous l’expliquer scientifiquement, mais il était parfait. Son père Noël est dans un sale état quand on le découvre. Il a perdu foi en lui-même et en Noël, le consumérisme le dépasse et le monde lui semble absurde. Donc toute l’idée est qu’il retrouve la flamme au cours du film. Ça l’air bête dit comme ça, mais pour que ça fonctionne, il faut un acteur capable d’aller taper dans plein d’émotions différentes. David avait ça en lui, à la fois le côté sombre et le versant plus joyeux. Mais aussi le physique qui collait au rôle, parce que ça bastonne pas mal ! Et surtout, il a pris le film très au sérieux, ce qui à mon avis était la seule solution. À notre première rencontre, je lui ai qu’il fallait jouer le personnage au premier degré. À partir du moment où tu commence à t’en moquer, à en faire un guignol, c’est foutu. Tu perds le public.

David Leitch, qui produit le film, a un long passé de cascadeur et réalise aujourd’hui des films d’action comme Bullet Train ou Atomic Blonde
Ouais, il est trop fort.

Est-ce qu’il s’est mis dans vos pattes pour les scènes de baston ?
Non, du tout ! Il est plus malin que ça. Par contre le Covid s’est invité sur le tournage à un moment, et des cascadeurs ont dû être isolés. Leitch s’est pointé et il a lui-même entraîné Harbour ! Le gars a eu un traitement privilégié (Rires.)  Mais pour en revenir aux scènes d’action, il m’a laissé parfaitement tranquille. J’avais des idées très précises en tête, je voulais que chaque combat soit totalement différent du précédent. Je crois à fond au pouvoir des décors et à l’utilisation qu’on en fait dans le cinéma d’action. J’aime créer plusieurs espaces de baston dans la même pièce et utiliser le moindre objet pour varier les plaisirs. Il faut que la chorégraphie ne soit jamais monotone. Et puis dès que c’est possible, shooter en décors naturels. J’ai fait ce film avec tout mon coeur, j’espère que ça se verra à l’écran !

Violent Night, de Tommy Wirkola, avec David Harbour et John Leguizamo, le 30 novembre au cinéma.