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Autant aimer Tchekhov pour ressentir les vibrations de ce biopic impressionniste dans lequel un jeune médecin au cœur imperméable à l’amour, grave d’ un trait de plume des nouvelles et des pièces gorgées d’ une inégalable mélancolie. Mis en scène avec un classicisme joliment inspiré, le film inscrit le cheminement de l’écrivain dans un contexte familial digne des maîtres du cinéma italien, mais perd un peu de son intensité quand le didactisme d’ une longue expédition politique entend mettre des points sur les "i". Pourtant, l’essentiel est là : René Féret traduit mieux le spleen tchekhovien que la plupart des adaptations théâtrales, et Nicolas Giraud y déploie dans le rôle-titre des trésors de charisme et de subtilité qui devraient enflammer davantage nos directeurs de casting.
Toutes les critiques de Anton Tchékhov 1890
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Dans un paysage cinématographique de bruit et de fureur, "Anton Tchekhov 1890" rappelle que le cinéma peut être aussi affaire d'artisanat familial. Cela fait un bien fou.
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Rarement, dans une évocation de personnalité célèbre, on aura vu la caractéristique source de célébrité ramenée à une dimension si problématique, besogneuse, terre à terre, humaine.
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Une fois l'intro un rien scolaire déposée, le film se balade avec pertinence et liberté dans la vie de Tchekhov. René Féret, aidé par l'interprétation de Nicolas Giraud, signe un film combinant délicatesse de l'esquisse à une belle fermeté du geste cinématographique.
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La vie de Tchekhov dans un film plein d'esprit, transcendé par un comédien en or : Nicolas Giraud.
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Le beau film de René Féret a la même façon d'aller sans s'arrêter, de fondre les événements, les traits de caractère, les citations de l'œuvre, pour composer un portrait d'un seul tenant, dense et intime.
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L’interprétation à fleur de peau mais tout en retenue de Marie Féret trouve à merveille la note juste d’une émotion à la fois poignante et comme sereine que tout le film parvient à tenir admirablement.
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Dans une troublante atmosphère tchékhovienne, René Féret revient sur les années de formation d’un génie.
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Avec une dévotion sensible pour son sujet, Féret livre le meilleur d’un cinéma à l’élégance rare.
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De l’art de donner vie à ses personnages, de les faire exister d’une pichenette quel que soit leur rang au sein du récit, par la grâce d’une mise en scène impressionniste, impulsée par une fébrile vitalité.
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Avec Féret, l'émotion et la bienveillance sont, à chaque instant, palpables. Tout se gâte, néanmoins, lorsque le médecin-dramaturge gagne, en 1890, la terre des bagnards russes : l'île de Sakhaline. Là, l'évident manque de moyens devient rédhibitoire.
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René Féret s’interroge une nouvelle fois sur la vie d’artiste et le sens de la création. Il trouve une belle réponse dans le voyage de l’écrivain sur l’île de Sakhaline, en Sibérie, où sont parqués les bagnards : témoigner pour ceux qui n’ont pas la parole, sauver de l’oubli leur martyre silencieux
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René Féret semble moins à son aise, car trop elliptique. C'est dommage, même si le film finit par tenir debout, grâce aux comédiens tous parfaits et aux qualités de René Féret, dont la générosité est une des forces de son cinéma.
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Le film est élégant mais trop sage, peut-être guidé par une excessive déférence à l’égard du héros littéraire, dépeint comme tel. Un film de fan, en somme.
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Dans une mise en scène fluide et épurée, René Ferret réussit à nous entraîner assez vite dans l’intimité et l’humanité de Tchekhov non sans une pointe de passion, d’autant qu’il est fort bien incarné par Nicolas Giraud.