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Jusqu’à quel point la carte « auteur » donne-t-elle tous les droits ? Répondre à cette passionnante question est à peu près la seule raison de s’infliger le caprice (si on est indulgent), le défi (si on est joueur) ou l’arnaque (si on est en colère) que constitue le dernier film d’Abbas Kiarostami, héraut magnifique du cinéma iranien, artiste respectable entre tous, dont les dispositifs minimalistes donnèrent parfois des résultats bouleversants. C’est par conséquent avec une réelle curiosité qu’on entre d’abord dans la non-histoire qu’il nous « non-raconte » ici. Puis avec une bonne volonté de plus en plus vacillante qu’on fi nit par décrocher son permis de dormir à force d’écouter ses personnages bavarder dans leurs voitures. Et c’est enfin avec une hilarité réfl exe qu’on se prend dans les gencives l’épilogue monstrueusement désinvolte qu’il ose balancer, façon cerise sur le gâteux. Devant sa caméra, le fruit avait jadis du goût. Aujourd’hui, beaucoup moins.
Toutes les critiques de Like Someone in Love
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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(...) l'un des plus beaux film de Kiarostami.
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De fait," Like Someone in Love" peut paraître n'être que pur exercice formel et plastique, magistral, autour d'un argument dont la ténuité n'a d'égale que la trivialité.
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Les puissances du faux, depuis toujours à l'oeuvre chez Kiarostami, n'ont pas pour but d'être dénoncées. Ce sont elles, au contraire, qui permettent à son cinéma de s'approcher au plus près de la complexité du réel. (...) Kiarostami ne nous délivre aucune morale car il sait trop bien que l'envers de l'envers n'est pas l'endroit.
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On est agréablement désorientée durant tout le film, et la fin est exaltante.
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La caméra de Kiarostami observe avec son acuité et son ironie habituelles des protagonistes d'une autre culture que la sienne. [...] Like someone in love possède une qualité assez rare dans le cinéma contemporain : le charme.
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Le film joue constamment avec les attentes des personnages mais aussi du spectateur transformant une histoire classique sur les problèmes identitaire, en une narration mystérieuse et troublante.
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"Like Someone in Love" est une escapade miraculeuse au Japon, un moment de pure grâce, aussi élégant, aérien, qu'une délicate estampe.
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Kiarostami donne une fois de plus une approche intriguante à son œuvre.
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Comme toujours chez Kiarostami, la simplicité de la mise en scène dévoile l'insaisissable.
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Plus les plans de Kiarostami sont méticuleux, son image d'une netteté "ligne claire" qui détaille implacablement le réel - merci le numérique -, plus ce qu'on y voit est indéchiffrable. Et donc à déchiffrer : miracle d'un cinéaste qui booste la sagacité du spectateur [...] Kiarostami est un moderne La Fontaine, et il écrit aussi bien.
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Bien plus que « Copie Conforme », ce film fondé sur des quiproquos pousse le spectateur à se creuser les méninges, il joue la carte de l’ambiguité jusqu’au dernier plan final.
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(...) comme son titre l'indique, "Like Someone in Love" ne traite pas de l'amour mais bien de l'illusion d'aimer et d'être aimé en retour. Ce qui dans le film revient au même.
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Sans s'en apercevoir, l'émotion affleure, et renverse le spectateur lors du final, totalement inattendu.
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POUR : un film séduisant mais qui souffre d'une certaine banalité dramatique.
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La mélancolie moderne de Tokyô hante le nouvel opus de Kiarostami. Un film sur le moment opportun, qui se laisse pourtant difficilement pénétrer par l’émotion.
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Parfois la magie opère, comme dans la très belle scène de la rencontre ou le trajet nocturne en taxi, mais souvent la belle mécanique ronronne, comme si l'on était à bord d'une automatique.
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Like someone in love d'Abbas Kiarostami restera probablement dans les mémoires comme l'une des rares bouffées d'air frais d'une 65ème édition Cannoise dopée à la sinistrose. Nul vieillard agonisant ici, aucune rumeur insidieuse, pas de mutilation sauvage mais une chaleureuse fantaisie, qui propose au spectateur un détournement ludique de la comédie de boulevard.
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Comme si Kiarostami, emprisonné dans un système purement conceptuel, ne parvenait plus lui-même à s'intéresser à son intrigue.
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Des idées intéressantes, de belles performances se dégagent à travers ce fascinant exercice de style tout à fait contrôlé. Il y a un vrai potentiel. Mais le rideau tombe subitement, arbitrairement au moment où le drame devenait captivant
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Esthétiquement irréprochable, son film ne manque ni de charme ni d'onirisme, mais la vacuité du propos l'empêche de nous convaincre. Dommage.
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Il manque une certaine imprévisibilité qui rend « Copie Conforme » plus pertinent. Néanmoins, le film reste plaisant à regarder.
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Plus on creuse, plus on trouve de la résonnance. Le souci est que Kiarostami ne nous emmène pas plus loin dans les détails visuels, auditifs et symboliques. Il se contente de la consistance de la narration et des personnages.
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CONTRE : le film d'Abbas Kiarostami est filmé de manière irréprochable, mais raconte trop peu de choses.
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Abbas Kiarostami plante sa caméra au Japon et prend visiblement un énorme plaisir à multiplier les malentendus entre ses personnages. Sa mise en scène est brillante, les joutes oratoires auxquelles se livre le trio sont souvent réussies. D’où vient alors ce sentiment de vacuité qui finit par nous envahir ? Comme si Kiarostami, emprisonné dans un système purement conceptuel, ne parvenait plus lui-même à s’intéresser à son intrigue. Pour preuve, une fin bâclée, aberrante et vraiment, osons l’expression, très « foutage de gueule ».
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Un film poseur et vain, Kiarostami s'est perdu en chemin.
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Le second film du Japonais Kiarostami est une narration présentée comme un puzzle qui laisse un sentiment de frustation, le résultat est tronqué, la réalisation paraît même inachevée.
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Soporifique. Pour son nouveau film, présenté à Cannes, le cinéaste iranien Abbas Kiarostami, Palme d'or en 1997 pour "Le Goût de la Cerise", s'essaie au goût du saké. Mais trop de boisson fait dormir.