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Action, psychologie, belles images ou narration classique sont bannies de ce film exigeant. La cinéaste choisit de faire partager le flou qui submerge son héroïne au moyen d’images décadrées, des dialogues anodins...
Cette volonté kamikaze d’aller au bout de son propos prend le risque de l’incompréhension. Le film est pourtant fort quand il devient politique en pointant l’impunité et la bonne conscience bourgeoise : la disparition d’un enfant pauvre n’intéresse que dans la mesure où il faut effacer les traces de l’accident pour vite passer à autre chose. Terrible état des lieux.
Toutes les critiques de La femme sans tête
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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La force du film - qui joue admirablement de la profondeur de champ et des couches sonores qui favorisent le flou et l'indécision - est de ne pas trancher. Au risque de rendre inconfortable la place du spectateur qui, à mesure que l'intrigue progresse, doute de ce qui s'est passé lors de la séance d'ouverture. (...) La tension entretenue de façon admirable résulte de cette incertitude initiale, qui va contaminer le film de bout en bout.
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Si le film se bornait à ce portrait d'une « femme sous influence » qui se défait sous nos yeux, il serait déjà impressionnant. Complexe, mais passionnant. D'autant que, aidée par son époustouflante comédienne, María Onetto, la réalisatrice parvient à rendre tangible cette réalité qui s'estompe, ce vide qui s'instaure.
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Avec son film, Lucrecia Martel a inventé une métaphore de l'Argentine, où il est plus facile d'identifier des victimes et les tortionnaires de la dictature que les complices. Pour faire sentir le décalage de Veronica qui ne sait si elle est folle, la cinéaste multiplie les décadrages où l'on ne voit qu'une partie du visage, des reflets dans la glace, des chaussures. Un film inconfortable.