-
Tony Gatlif a imaginé un "West Side Story" gipsy confrontant évidemment deux bandes rivales (Gitans d’un côté, Turcs de l’autre), qui s’affrontent à coups de battles musicales pour sauver l’honneur de leur clan. Au centre de la mêlée, une éducatrice surnommée « Geronimo ». Le réalisateur insuffle une énergie inouïe aux séquences chorégraphiées mais néglige hélas son scénario, où les faux-pas le disputent aux accords mineurs. Le film a toutefois le courage et le mérite de dénoncer des pratiques archaïques dont les femmes sont encore victimes au sein de certaines communautés.
Toutes les critiques de Geronimo
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
Sortir du cadre, balayer les conventions, oser au risque de se vautrer : c'est ce que cherche Tony Gatlif dans ce mélo rageusement hors des modes. "Geronimo" aspire le spectateur dans un tourbillon fou d'images et de sons. (...) Avouons-le, le film part un peu dans tous les sens, flirte avec l'emphase. Mais même s'il est moins parfait qu'on ne le voudrait, impossible de ne pas vibrer devant ce chant d'amour à la liberté, à la tolérance et à la musique.
-
C'est crasseux, cru, mais aussi très énergique et poétique.
-
Comme toujours chez le cinéaste, certaines scènes sont époustouflantes (voir cette rixe nocturne, où les Turcs et les Gitans se provoquent, avancent, reculent, dans une chorégraphie tendue autour d'un petit cercueil qui renferme une... guitare). D'autres séquences auraient gagné à être resserrées... Mais, dans le paysage souvent formaté du cinéma français, la fougue de Gatlif, sa liberté et sa croyance dans la mixité (entre images et musiques, entre communautés) font du bien.
-
Tony Gatlif fait d'une jeune éducatrice de Perpignan, jouée par Céline Sallette, l'héroïne d'une fresque amoureuse chantante et dansante, façon "West Side Story".
-
Au centre de cette énergie contagieuse et visuellement féconde, Geronimo, une éducatrice grande gueule interprétée par Céline Sallette resplendit, assure grave et prend des risques.
-
Le film entend dénoncer, autant qu’il en joue, l’équivalente sottise entropique de ces règlements de comptes à poils durs. On a quand même les plus grandes difficultés à se sentir un tant soit peu concernés par ce microcosme mi-social mi-stylisé que Toni Gatlif déploie dans des entrepôts tagués, des environs industriels disgracieux. L’usage constant de la caméra à l’épaule produit le faux souffle court du film que des acteurs approximatifs (mais ce sont en fait de brillants danseurs hip-hop) accusent par la maladresse de leur phrasé.