Alexandre-Louis-Bertrand Robineau, alias de Beaunoir est un dramaturge français né à Paris le 4 Avril 1746.Fils d’un riche notaire parisien, le jeune homme est promis à une belle carrière d’ecclésiastique. Devenant abbé, il n’en négligera pas moins sa passion pour le théâtre, et ne tarde pas à rejoindre la troupe foraine de Nicolet. Il écrit en 1768 sa première pièce La Bourbonnaise qui plaît grandement au public, décidant ainsi Nicolet à l’engager à la place de Taconet moyennant une rétribution de dix-huit francs par pièce. Cette collaboration – faite sous le pseudonyme d’Abbé Robineau durera jusqu’en 1780 et va engendrer un de ses plus grands succès populaires, L’Amour quêteur. La pièce choque néanmoins les autorités religieuses par son caractère salace, et Robineau est contraint de renoncer à la soutane. Sans regret aucun, il persiste et signe en écrivant des pièces plus abouties qui sont jouées sur des scènes plus importantes, comme celles du Théâtre des Variétés-Amusantes ou du Théâtre-Italien. Il prendra cette-fois ci pour nom de plume une anagramme de son propre patronyme, signant désormais ses œuvres du nom de : de Beaunoir .Cette parade ne fera pas long feu. Beaunoir, alors bibliothécaire du roi depuis 1770, suscite la colère de ses collègues à cause de sa réputation d’écrivain sulfureux. A partir de 1783, il se met donc à écrire sous le nom de sa femme, Louise-Céline Cheval. Fanfan et Colas porteront ainsi la signature d’une certaine Mme de Beaunoir .Ne tardant pas à se faire démettre de ses fonctions, Beaunoir quitte Paris en 1788 pour s’installer à Bordeaux dont il dirigera le Théâtre. L’expérience ne durera qu’une seule année au bout de laquelle l’établissement fera faillite suite à une gestion catastrophique. Contraint à l’exil en Belgique, il vit la révolution Brabançonne sans manquer de prendre parti pour des camps opposés. Hardi, il écrit Histoire secrète et anecdotique de l'Insurrection en Belgique en 1790, véritable réquisitoire à l’encontre de celui qui fut son protecteur, le révolutionnaire Van der Noot. C’est pour échapper à l’ire de ce dernier qu’il se réfugie aux Pays-Bas, depuis lesquels il continuera à publier des pamphlets dans la même veine.Avec l’avènement de la chute de Van der Noot, Beaunoir va renouer avec le quatrième art. Il produit alors pour le Théâtre de la Monnaie de Bruxelles de nombreuses pièces comme Le Grand dénouement de la constitution en 1791, L'Hommage de Bruxelles en 1793 ou encore Le Médecin et l'apothicaire en 1794, pour n’en citer que quelques unes.L’insaisissable dramaturge, sollicité par l’empereur Paul Ier, part à Saint-Pétersbourg en 1796 pour diriger les théâtres de la cour de Russie mais finira par s’en faire chasser avec tous ses autres compatriotes, quatre ans plus tard. Il s’installe alors quelques années en Prusse en tant que lecteur de la reine Louise-Wilhelmine et se met même à écrire des pièces pour quelques théâtres berlinois. Le mal du pays décide enfin Beaunoir à mettre fin à son exil en 1801. Il retrouve une France méconnaissable, qui semble l’avoir bel et bien oublié. Une deuxième tentative au théâtre de Bordeaux s’étant soldée par un échec tout aussi cuisant, il écope de quelques postes administratifs au Ministère de la Police puis à la Préfecture. Il décèdera dans l’indigence, deux ans après sa femme, le 5 août 1823, laissant derrière lui une œuvre riche de plus de deux cents pièces.
Nom de naissance | Beaunoir |
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Nationalité | Français |
Genre | Homme |
Avis |