La vie maritale de Carl et Ellie est l'une des séquences les plus émouvantes de Pixar.
M6 proposera une double dose d'animation, ce soir, en rediffusant Là-Haut, puis Les Mondes de Ralph. Ces deux productions des studios Disney avaient bien plu à Première à leur sortie. Surtout le film de Peter Docter et Bob Peterson réalisé pour Pixar en 2009. Projeté à Cannes, il avait ému la rédaction dès son introduction, qui résume la vie amoureuse de Carl et de sa femme Ellie, de leur rencontre enfant jusqu'au décès de l'épouse. Un condensé de moments tristes et d'instants de joie, rythmé par la musique envoutante de Michael Giacchino, qui va pousser ce héros âgé à partir à l'aventure.
Rencontré à l'époque pour parler de ce projet ambitieux dans Première, le co-réalisateur de Là-Haut, Peter Docter, qui est depuis devenu l'un des boss du studio, expliquait que c'était la scène dont il était le plus fier. Pourtant, il avouait quelques instants plus tard être un éternel insatisfait. Voici un extrait de cette interview signée par Véronique Le Bris dans le n°389 (juillet 2009 avec Johnny Depp en couverture).
L'émouvante intro de Là-Haut, du story-board au filmDe quelle partie du film êtes-vous le plus satisfait ?
Honnêtement, je suis assez content de l’ensemble. Mais la séquence que nous appelons entre nous « la vie maritale de Carl », où l’on explique sa relation avec Ellie, sa femme, où l’on revient sur leur passé, est celle que nous avons le mieux réussie. J’en suis très fier.
Et celle que vous retoucheriez volontiers ?
Le reste ! (Rire.) Je sais qu’il y aurait eu moyen de rendre encore plus efficaces certaines scènes du voyage de Carl et de Russell. Quand je fais un film, j’imagine que je le regarde avec la possibilité d’appuyer sur un bouton « pause » et en me disant : « Qu’y a-t-il ensuite ? » Et je rêve que mes voisins dans la salle me répondent : « Je n’en ai aucune idée, mais appuie vite sur le bouton “play”. » J’ai pris des notes dans ce sens pendant la projection cannoise...
Quand considérez-vous qu’un film est fini ?
Quand il s’échappe définitivement de mon cerveau. John Lasseter dit : « On ne finit jamais nos films, on les sort en salle, c’est tout ! »
On a beaucoup dit que Là-haut était un pari risqué. En quoi l’est-il, selon vous ?
On nous a dit que prendre pour héros un vieil homme, que tuer sa femme quasiment en direct étaient dangereux. Mais l’histoire en avait besoin. Nous ne cherchions pas spécialement à briser les règles préétablies. Je trouve d’ailleurs qu’il devrait y avoir plus de vieux dans les films : ce sont eux qui ont vécu le plus et qui ont le plus de choses à raconter. Je vais suggérer à Hollywood que, désormais, tous les héros aient 70 ans minimum !
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