Guillaume Canet et Lætitia Dosch mènent ce film catastrophe sur le dérèglement climatique, où la pluie est devenue si acide qu'elle dévore la chair. Très réussi, jusqu'à ce que le scénario ne se mette à patiner.
Chef de file du nouveau cinéma de genre français depuis La Nuée, Just Philippot revenait en septembre 2023 au cinéma avec Acide, thriller sur le dérèglement climatique autrement plus friqué et ambitieux sur le terrain fantastique.
Présenté à Cannes quelques mois plus tôt hors compétition en séance de minuit, et visible dès ce soir sur Canal +, le film raconte l'histoire de Michal (Guillaume Canet) et Elise (Lætitia Dosch), un couple séparé, et de leur fille Selma, réunis malgré eux pour fuir les pluies acides qui s'abattent sur la France. Rester à l'air libre étant synonyme de mort en l'espace de quelques minutes (l'eau ronge la peau à la vitesse de l'éclair), la petite famille prend les chemins de traverse pour essayer de rejoindre un lieu sûr.
Road movie post-apocalyptique, Acide va chercher l'inspiration dans La Guerre des mondes de Steven Spielberg et La Route de John Hillcoat, avec à la clé des visions de fin du monde stupéfiantes (l'orage qui s'approche ; des chevaux brûlés par la pluie qui galopent sans but ; des voitures abandonnées rongées par l'acide...) comme on en voit trop rarement dans le cinéma français. Ultra intenses, Canet et Dosch portent le film sans aucune faute de goût. Dommage que le film ne débande au bout d'une heure, quand le scénario se met à s'appuyer assez péniblement sur des poncifs du genre (comme cette mère qui refuse de quitter sa maison car son fils doit être dialysé quotidiennement).
Les personnages deviennent alors statiques là où la pluie les forçait à être constamment en mouvement, et le rythme d'Acide en prend un sérieux coup. Jusqu'à une conclusion un poil roublarde, qui aurait mérité d'être un peu plus saisissante.
Bande-annonce :
Découvrez Acide, le court-métrage choc de Just Philippot, avant de (re)voir sa version longue
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