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L’affiche proclame « Vous n’avez jamais entendu ça », mais c’est un poil mensonger, étant donné que Xavier Giannoli racontait déjà la même histoire dans Marguerite : celle de cette mondaine richissime qui donnait des concerts sans se douter qu’elle braillait comme la Castafiore... Cinéaste de l’arnaque et de l’imposture (comme Giannoli), Stephen Frears cherche pourtant moins ici l’âpreté que la bienveillance feel-good, au risque de la mièvrerie. Mais on retrouve son sens de l’ironie dans une morale aussi retorse que celle de The Program (son récent portrait de Lance Armstrong) : que vous soyez dopé à l’EPO ou que vous chantiez comme une casserole, l’essentiel est que le spectacle continue. F.F.
Toutes les critiques de Florence Foster Jenkins
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Cette Florence est loin d’avoir autant de coffre que Marguerite, mais elle inspire à Frears une fresque sentimentale bien tenue et agrémentée à bon escient d’élans comiques donnant à Simon Helberg, dans le rôle du pianiste, l’occasion d’éclipser et Meryl Streep et Hugh Grant – ce qui n’est pas peu dire.
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Le scénario développe un joli paradoxe : Florence Foster Jenkins, cette amoureuse de la musique qui chantait si faux, a rendu ses proches plus sincères en donnant un sens à leur vie. A commencer par son mari, qui profite de l'argent et de la notoriété de l'héritière pour se révéler le plus tendre des hommes. Hugh Grant, jamais vu aussi bon, apporte son irrésistible don comique, puis une émotion bouleversante à cet être médiocre, soudain admirable. On peut aller voir le film rien que pour lui. — Samuel Douhaire