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Sur le papier, l’idée de confier à la cinéaste indienne Mira Nair le destin de cette citoyenne du monde, et icône féministe avant l’heure qui considérait l’aviation comme le moyen le plus sûr de s’affranchir du patriarcat, était séduisante. C’était sans compter sur Hilary Swank, qui n’en finit plus de resservir son numéro de « ploucarde » à l’oeil mouillé, obstinée et naïve. Ainsi, le film n’est qu’un véhicule dédié à la performance de sa star, jamais rassasiée d’Oscars. L’enfance, la rencontre avec le Pygmalion, la gloire, les échecs et la mort tragique : rien ne nous est épargné dans ce biopic qui n’est ni plus ni moins qu’une adaptation de la page Wikipédia consacrée à
l’aviatrice. Avoir foi en ses rêves, se dépasser et refuser de se conformer à la loi du business (Amelia rechigne à faire de la pub pour financer ses coûteuses expéditions), tels sont les messages assénés à longueur de séquences. Le tout sur fond de paysages à peine dignes de cartes postales. Deux heures, c’est tout de même long pour un vol à destination de l’oubli.
Toutes les critiques de Amelia
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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(...) Amelia risque fort de donner des boutons à tous ceux qui exècrent ce type de cinéma à Oscar, conventionnel et balisé. Malgré ces défauts patents, cette œuvre bénéficie d’une réalisation classique, mais correcte, d’une reconstitution historique de qualité et d’une interprétation de premier ordre.
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Amelia laisse une impression de déjà-vu et ne sort pas des sentiers battus, sans éviter la niaiserie.
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Ici, on sent bien, à l'air un peu contrarié que prend Hilary Swank, qu'Amelia Earhart n'est pas ravie de servir de femme sandwich aux annonceurs racolés par son mentor (puis époux). Tout ceci est mis en scène avec tant d'équanimité (tout comme le seront, un peu plus tard, les infidélités de la belle aviatrice) que les situations les plus choquantes, selon les critères de l'époque (Amelia est infidèle à son époux) ou de la nôtre (elle accepte de participer à des courses truquées) laissent de marbre.
Les amoureux de vieux avions se réjouiront de voir voler le beau biplan rouge sur lequel Amelia Earhart traversa la première fois l'Atlantique en solitaire ou l'Electra Lockheed qu'elle pilotait lors de son dernier vol. Mais les amoureux de cinéma chercheront ailleurs (dans The Aviator de Scorsese, par exemple) la mise en scène des temps héroïques - mais déjà marchands - de l'aviation. -
Platement filmé par une caméra sans point de vue, le film manque de tout : espace, souffle et émotion.
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Concernant la réalisation, on se demande s'il y a un pilote dans l'avion, Mira Nair n'apportant aucun souffle à son récit. Au final, l'ennui l'emporte, et l'on n'apprend quasi rien sur cette pionnière de l'aviation.