Ancien militaire, il débute par de petits rôles à Hollywood (The Western Code, J. P. MacCarthy, 1933), puis au Mexique, où il interprète notamment Janitzio (Carlos Navarro, 1934) et Adiós Nicanor (Rafael E. Portas, 1937), dont il écrit le scénario. Sa première mise en scène date de 1941 (La isla de la pasión), mais ce sont deux films tournés en 1943 qui font figure de manifeste esthétique : l'Ouragan (Flor Silvestre) et María Candelaria, primé à Cannes. La gloire internationale que Fernández procure au cinéma mexicain regorge de malentendus. On le prend pour un poète de l'authenticité et de la justice sociale. Il s'avère en fait politiquement naïf, et esthétiquement plutôt complaisant. Nationaliste, il pense, certes, que la révolution de 1910 a été nécessaire, mais elle n'en reste pas moins un cauchemar. Son héritage se réduit à un discours civique et patriotique simpliste, en accord avec le Mexique institutionnalisé et bourgeois de son temps (Río Escondido, 1947). Pourtant, son scénariste habituel, Mauricio Magdaleno, est à l'origine d'un film autrement plus lucide (El compadre Mendoza, F. de Fuentes, 1933). L'indigénisme de celui qu'on surnomme « el Indio » est à mi-chemin entre le romantisme du XIX siècle et la revendication culturelle à laquelle procèdent des écrivains contemporains. Ses Indiens sont soumis, stoïques, insaisissables, mais, surtout, ils sont beaux. Leur hiératisme s'intègre à un cinéma marqué par un véritable complexe d'Eisenstein, où prédomine l'éclairage décoratif de Gabriel Figueroa. La structure mélodramatique se révèle typique des écrans mexicains, et la violence est devenue un ressort dramatique, presque abstrait, chez des personnages frustes mais emphatiques, qui prennent des allures d'archétype sous les traits de Pedro Armendáriz (ou d'autres). Ce lyrisme grandiloquent, cette photogénie rhétorique, ce populisme bucolique véhiculent une vision folklorique de la réalité, empreinte de conformisme et de fatalisme (La perla, 1945). On comprend qu'amateurs d'exotisme et partisans du « réalisme socialiste » se soient rejoints pour faire l'éloge de ces héros positifs empêtrés dans des amours malheureuses et des cataclysmes. Fernández donne aussi ses lettres de noblesse à la prostitution : récits édifiants où la maman et la putain sont les deux faces de la femme : les Abandonnées (Las abandonadas, 1944) ; les Bas-Fonds de Mexico (Salón México, 1948) ; Quartier interdit (Víctimas del pecado, 1950). Le pseudo-érotisme, dans le Filet (La red, 1953), annonce un déclin désormais irréversible. Il signe aussi Soy puro mexicano (1942), Bugambilia (1944), Pepita Jiménez (1945), Enamorada (1946), Maclovia (1948), Pueblerina (id.), la Mal-aimée (La malquerida, 1949), parmi une quarantaine de titres. Il a l'occasion de réapparaître à l'écran comme acteur, grâce à des rôles dans La cucaracha (1958), Los hermanos del Hierro (1961) d'Ismael Rodriguez et Au-dessous du volcan (1984) de John Huston.
Nom de naissance | Emilio Fernández |
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Naissance |
Hondo, Coahuila, Mexico |
Décès | |
Profession(s) | Interprète, Réalisateur/Metteur en Scène, Scénariste |
Avis |
Biographie
Filmographie Cinéma
Année | Titre | Métier | Rôle | Avis Spectateurs |
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2015 | La Perle | Réalisateur | - | |
2015 | Bugambilla | Réalisateur | - | |
2015 | Maclovia | Réalisateur | - | |
2015 | Pepita Jimenez | Réalisateur | - | |
2015 | Rio escondido | Réalisateur | - |