Le Monde n'existe pas
Arte

En compétition française à Séries Mania, Le Monde n’existe pas met en scène un journaliste investiguant sur un meurtre dans le village de son enfance. Avec un Niels Schneider très intense.

Quatre ans après la parution du roman de Fabrice Humbert, Erwan Le Duc (Perdrix, La Fille de son père) adapte Le Monde n’existe pas en mini-série. On y suit Adam Vollmann (Niels Schneider), journaliste parisien à la rédaction web d’un grand quotidien national : un matin, il découvre stupéfait qu’un certain Axel Challe est le suspect numéro 1 dans l’affaire du meurtre d’une jeune femme, dans un village du Pas-de-Calais. Mais Axel, qui a disparu depuis les faits, n’est pas n’importe qui : Adam le connaît bien puisqu’ils étaient amis et ont grandi ensemble au même endroit. Le reporteur décide alors de se rendre sur place en tant qu’envoyé spécial, afin de découvrir la vérité…

Si l’intrigue du bouquin se déroulait dans un bled des États-Unis, Erwan Le Duc fait le choix plutôt malin de transposer l’action dans le nord de la France. Il en profite pour filmer des territoires trop peu explorés par la fiction et donner vie à des personnages secondaires chargés d’humour et de dramaturgie (la journaliste locale aussi obsessionnelle que marrante ; le type de la médiathèque qui dont la caméra capte en continu le vide absolu de la bourgade).

Schneider, remarquable d’intensité, joue cet homme qui revient à contrecoeur sur les traces d’un passé compliqué : on comprend vite que l’Adam Vollmann adolescent a subi un harcèlement physique et moral qui a laissé des cicatrices. Trop efféminé pour les brutes du coin et surtout trop proche du fameux Axel, qu’il refuse de voir comme un assassin… 

Ces violences et leurs conséquences sont le sujet principal de la mini-série, et c’est malheureusement là qu’elle s’embourbe un peu (précisons que nous n’avons pu voir que les deux premiers épisodes, sur quatre en tout). Le mystère autour de la culpabilité d’Axel passe presque au deuxième plan et ne restent que les confrontations entre Adam et ses anciens bourreaux, devenus pour la plupart des membres intégrés de la communauté. Des scènes marquantes (la colère étouffée du personnage principal face à ces hommes qui ne le reconnaissent même pas) mais qui forcent l’intrigue à faire du surplace. L’étude de caractère a beau être passionnante, on aimerait que Le Monde n’existe pas secoue un peu sa formule dans ses deux ultimes épisodes. 

Le Monde n’existe pas sera diffusée prochainement sur Arte. Les deux premiers épisodes sont disponibles durant 48 heures sur le site de Séries Mania.