Une énorme dose de nostalgie transpire de la glace, dans cette suite pleine d'humour à l’esprit rafraîchissant.
La patinoire a rouvert ces derniers jours sur la plateforme Disney+. Emilio Estevez, le frère de Charlie Sheen, totalement disparu des radars depuis belle lurette, reprend son rôle de Gordon Bombay, entraîneur de hockey pour enfants mal dans leur patins. Un personnage qu'il a campé dans les années 1990 dans trois films à succès. Les Petits Champions : Game Changers est la suite directe.
On est de retour dans le Minnesota, et l'équipe des Mighty Ducks est désormais hyper compétitive, la meilleure de l'Etat, une usine à fabriquer des Petits Champions, et c'est justement le problème ! Trop élitiste, trop concurrentielle, elle a oublié les valeurs qui ont fait sa force à son lancement, à l'époque Gordon Bombay. Le pauvre Evan en a fait les frais. Tout juste âgé de 12 ans, il se fait éjecter sans ménagement du groupe. Alors sa mère va décider de monter une nouvelle équipe, où il ne sera plus question de performance, mais du plaisir de s'amuser. Sauf qu'Evan doit rapidement trouver des camarades pour former son club de losers magnifiques. Et il leur manque aussi une patinoire pour s'entraîner et accueillir les matchs. Par hasard, ils vont tomber sur celle gérée par Bombay, qui, comme lui, est quasi à l'abandon, et interdit la pratique du hockey...
Ces dernières années, Cobra Kai a ressuscité magnifiquement le classique des 80's Karaté Kid, dans une série qui a su se moquer d'elle même, de ses personnages, des clichés qu'elle a véhiculé à travers plusieurs générations. Les Petits Champions : Game Changers réussit la même performance. On troque les kimonos pour des crosses et des palets, mais le feeling est le même. Une adorable comédie sportive, rythmée, à la nostalgie habilement distillée, qui n'hésite pas à railler sa mythologie originelle, pour mieux la transposer dans l'ère moderne.
Cela ne va pas sans quelques poncifs inhérents au genre estampillé Disney, avec de bons sentiments, une leçon de vie à pas cher autour de la pression que les parents mettent sur leurs enfants, et cette idée fondatrice que la droiture morale l'emporte à chaque fois ! Mais là encore, le créateur de la saga, Steven Brill, évite astucieusement le piège de la lourdeur, pour mieux tourner en ridicule la niaiserie caractéristique des 90's, afin d'y insuffler une touche de cynisme contemporain et un esprit rafraîchissant.
Le casting y est pour beaucoup. Emilio Estevez serait certainement très pote avec Johnny Lawrence, si Les Petits Champions s'offraient un crossover avec Cobra Kai. Lauren Graham (de Gilmore Girls) a toujours autant de charisme. Et ces patineurs en herbe nouvelle génération font parfaitement le job. Mention spéciale à Maxwell Simkins (Nick, le commentateur candide), qui, du haut de ses 14 ans, fait preuve d'un timing comique assez spectaculaire, apportant une sacrée dose d'humour à ces Mighty Ducks 2.0. Une série charmante, en forme de douce ode loufoque et chaleureuse à cet emblème de la pop culture des années 90.
Les Petits Champions : Game Changers, saison 1, sur Disney Plus, chaque vendredi.
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