Après un premier Round dominé par les Targaryen, Sauron a repris du poil de la bête et a frappé fort, dans le deuxième Round qui se tenait cet été. Au point de faire vaciller son rival de fantasy.
Quelle est la meilleure série de fantasy ? Même si Morfydd Clark et Matt Smith tournent des films ensemble et refusent de parler de rivalité, on aime bien opposer Les Anneaux de Pouvoir et House of the Dragon. L'adaptation de Tolkien ? Ou L'adaptation de Martin ? Laquelle est la plus réussie ? Le combat à distance entre les deux énormes séries de fantasy a repris cet été, avec une tournure inattendue...
Si le premier Round avait été remporté haut la main, en 2022, par House of the Dragon, il y a clairement match, alors que vient de s'achever le Round 2. A l'heure où retentit le gong du bilan, le spin-off de Game of Thrones retourne dans son coin vacillant, tancé par son propre camp et les remontrances du coach original, George R.R. Martin. À l'autre bout du ring, la version sérielle du Seigneur des Anneaux peut enfin bomber le torse. Elle peut aller souffler en ayant fait renaître l'espoir chez ses supporters.
Et ce n'était pas gagné, tant elle avait semblé atone dans une première manche déprimante, plombée par un sérieux manque d'énergie. Sans déprécier ses qualités esthétiques, déjà évidentes à l'époque, Les Anneaux de pouvoir a su réintroduire du rythme dans une saison 2 nettement plus exaltante. Aux décors flamboyants s'est enfin ajoutée une qualité narrative qui doit beaucoup à la montée en puissance de Sauron, surprenant personnage central des nouveaux épisodes. De sa déchéance brutale dans la séquence d'ouverture à sa romance impossible avec Galadriel, le démon insaisissable de Peter Jackson a pris une forme étonnamment humaine dans ce chapitre qui a su faire avancer l'histoire avec intelligence, sans renier Tolkien mais en imaginant des choses inattendues.
À l'inverse, House of the Dragon a déjà semblé à court d'idées. Alors qu'elle ne retenait pas ses coups dans une première saison entreprenante, osant de gros sauts dans le temps - quitte à changer tout le casting ou presque à mi-parcours - la série HBO a soudainement paru fatiguée, frappant dans le vide. Daemon dans son château maudit, Rhaenyra et les bâtards, Alicent et ses rejetons sociopathes... Cette saison 2 a tourné autour du ring pendant 8 épisodes au point de tourner en rond. Même sa plus grande arme, le petit jeu politique des alliances, tellement emblématique des grandes heures de Game of Thrones, a semblé trop prévisible, loupant de nous mettre K.O. en se cantonnant à filmer mollement des conseils restreints.
Entre deux discussions éreintantes, House of the Dragon s'est quand même décidée à sortir, parfois, ses créatures ailées de l'écurie. Et il est vrai qu'à chaque fois qu'ils ont pris les airs, ces dragons nous ont impressionné. L'épisode 4, avec le siège de Repos-des-Feux, a été spectaculaire, mais ce fut l'un des (trop) rares moments de folie d'une saison 2 qui s'est (trop) souvent faite remarquée par son immobilisme, ou plutôt sa stratégie de teasing, allumant les fans sans jamais vraiment attaquer. A l'image d'un final exceptionnellement frustrant, qui a passé une heure à mettre en place les prémisses d'une action... que la série ne mettra en oeuvre qu'au début du troisième Round.
Sur ce point aussi, Les Anneaux de pouvoir a fait preuve d'une meilleure efficacité et donc d'une supériorité certaine, assumant par exemple de consacrer plus de deux heures au siège d'Eregion. Assumant aussi de faire entrer en scène un Balrog (même pour quelques secondes), un Troll des Collines ou même un Gandalf.
Difficile de lutter contre ça en matière de fantasy. Oui, cette année, le Round 2 a incontestablement été remporté par la série du Seigneur des Anneaux, plus impressionnante et plus épique. Mais on sent que House of the Dragon a gardé des atouts dans ses gants et pourrait vite reprendre le dessus à l'occasion du Round 3, qui se tiendra en 2026.... pour peu que le spin-off se décide à lâcher ses coups.
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