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(Re)Reboot de Spider-Man : comment en est-on arrivé là ?

La période Marc Webb et The Amazing Spider-Man (2012-2014)

Reboot. Au lendemain de l'annulation de <em>Spider-Man 4</em>, une remise à zéro de l'univers <strong>Spider-Man</strong> au cinéma est annoncée. <strong>Marc Webb</strong> (500 jours ensemble) prend ses fonctions derrière la caméra. <strong>Andrew Garfield</strong> décroche le rôle du Tisseur et <strong>Emma Stone</strong> celui de Gwen Stacy, son premier amour.The Amazing Spider-Man sort en 2012. Il est un échec critique mais rapporte tout de même 757 millions de dollars à travers le monde. À relativiser : le film aurait coûté 230 millions à fabriquer, hors promo. Ce qui le rend largement rentable mais est loin d'être à la hauteur des espoirs de Sony. <strong>Spider-Man</strong> est un personnage à un milliard de dollars les doigts dans le nez si bien géré, surtout avec le prix des places de cinéma en 3D. La grosse différence avec la trilogie de <strong>Sam Raimi</strong>.The Amazing Spider-Man 2 se fait assassiner en 2014 par une bonne partie de la presse et des fans (même s'il a ses adorateurs), la faute à un scénario et un montage que même <strong>Andrew Garfield</strong> reconnaît faiblards. Résultat au box-office : 708 millions de dollars. Ça commence à s'énerver chez les dirigeants de Sony et les actionnaires, qui espéraient bien mieux.Une porte s'ouvre alors sur Marvel Studios, comme l'ont révélé plusieurs mails diffusés lors du piratage massif de Sony, en décembre dernier.

Les discussions avec Marvel Studios (2014)

Grâce (à cause, c'est selon) du piratage de Sony, on apprend en décembre dernier que des discussions ont bien eu lieu entre Sony Pictures et Marvel Studios. Les deux studios auraient évoqué la possibilité de laisser <strong>Spider-Man</strong> intégrer l'univers ciné Marvel, contre rémunération, bien entendu. Les dirigeants de Sony souhaitent faire le plus d'argent possible avec le Tisseur et se sont visiblement rendus à l'évidence : seul Marvel Studios est capable de tirer le meilleur de la franchise.L'idée aurait été de faire débarquer Spidey dans Captain America : Civil War, sans nous refaire l'<em>origin story</em> connue de tous. Aucun deal n'aurait été trouvé à l'époque, mais la rumeur parlait d'une nouvelle réunion en début d'année. Elle a visiblement abouti. 

L'annulation de Spider-Man 4 (2010)

Le développement de <em>Spider-Man 4</em> a commencé en 2008, un an après la sortie de <em>Spider-Man 3</em>, toujours avec <strong>Sam Raimi</strong> aux commandes. Le script était bien avancé Spidey aurait pu affronter le Lézard et le Vautour, qui aurait été incarné par <strong>John Malkovich</strong>. Le réalisateur aurait même aimé embaucher <strong>Anne Hathaway</strong> pour jouer Black Cat dans cette suite. "<em>J'adorais ce qu'elle faisait et son travail durant les auditions de Spider-Man 4</em>", a-t-il déclaré à <em>Vulture</em> l'année dernière.Mais la vision du réalisateur entre en conflit avec elle de Sony (malgré quatre révisions du script, Raimi le détestait toujours) et le film finit par être annulé en janvier 2010, alors qu'il devait sortie le 5 mai 2011 à l'origine. Le début d'une période douloureuse artistiquement pour le studio.

La période Sam Raimi (2002-2007)

Sami Raimi a été le premier à s'attaquer au mythe <strong>Spider-Man</strong> sur grand écran. En 2002, il bluffe les fanboys du monde entier (et les autres) avec un premier film qui revient aux origines du personnage. Le succès est immédiat et offre à Sony un box-office à 821 millions de dollars.La suite, dans laquelle <strong>Spider-Man</strong> rencontre le Docteur Octopus, sort en 2004 et est encore meilleure d'un point de vue artistique. Elle fera pourtant moins bien que son aîné dans les salles obscures (783 millions de dollars).Spider-Man 3, le plus faible réalisé par <strong>Sam Raimi</strong> malgré quelques passages géniaux, explose son record de tickets vendus en 2007 avec 890 millions de dollars de recettes.La machine à cash fonctionne à plein régime pour Sony Pictures, l'avenir est radieux. Mais...

La logique même pour Sony

Un <strong>Spider-Man</strong> à se partager et tout le monde est content. Sony Pictures n'avait plus vraiment d'autre choix après le semi-échec de <em>The Amazing Spider-Man 2</em>. La franchise n'était pas assez forte pour tenir sur le long terme (on imagine que les 3e et 4 films prévus au départ seront annulés, même si le contrat avec Marvel Studios semble prévoir que Sony puisse continuer de son côté. Ce qui serait totalement injouable). Et au-delà du pur box-office, le merchandising est le vrai nerf de la guerre. À ce petit jeu, Marvel a une force de frappe atomique. On imagine que le deal prévoit que Sony touche une bonne partie des bénéfices générés par les figurines, jouets, jeux vidéo, gommes, crayons, carnets et autres gadgets vendus à nos chères têtes blondes par centaines de milliers.La qualité des films influe directement sur les ventes d'objets dérivés des franchises, et on peut faire confiance à Marvel Studios pour donner une deuxième jeunesse à un Spidey qui en a bien besoin. De leur côté, <strong>Kevin Feige</strong> et ses équipes bénéficient maintenant d'un nouveau personnage majeur, qui leur permettra de raconter des histoires jusqu'ici compliquées, voire impossibles à mettre en place. Gagnant-gagnant. Mais il aura fallu deux reboots en trois ans pour en arriver là.

Le départ d'Amy Pascal (2015)

Au pied du mur après le piratage de Sony et la fuite de mails irrespectueux envers <strong>Barack Obama</strong> et <strong>Angelina Jolie</strong>, la vice-présidente Amy Pascal démissionne. Celle qui a supervisé tout le reboot de <strong>Spider-Man</strong> ne quitte pas vraiment la maison et s'est trouvé un placard doré. Si doré qu'elle participera à l'arrivée de Spidey chez Marvel Studios et travaillera en tant que productrice avec <strong>Kevin Feige</strong>, le boss du camp adverse.D'après les rumeurs, Amy Pascal était le dernier bastion qui empêchait la finalisation des négociations avec Marvel. Sans elle sur le chemin, la direction de Sony a pu trouver un deal, tout en gardant la face puisque le studio a le pouvoir de valider, ou non, les choix artistiques qui seront faits. Et la planche à billets pourra se remettre en marche, sans prendre aucun risque (ou si peu).

L'ascension de Marvel Studios (2008-2015)

Pendant ce temps, Marvel peaufine son univers ciné et explose le box-office à chaque fois. Depuis Iron Man en 2008, c'est une véritable pluie de billets verts qui s'abat le studio. <em>Avengers, Captain America : Le Soldat de l'hiver, Iron Man 3, Les Gardiens de la galaxie</em>... Marvel Studios transforme toutes ses licences en or 24 carats et fait des envieux. Sony Pictures voudrait aussi avoir la reconnaissance du grand public, des fans et de la critique... tout en optimisant ses rentrées d'argent.Et Marvel Studios aimerait bien pouvoir récupérer le fils prodigue <strong>Spider-Man</strong>...

Marvel Studios et Sony Pictures ont enfin réussi à se mettre d'accord au sujet de Spider-Man. Le personnage fera certainement sa première apparition dans Captain America : Civil War, avant d'avoir droit à son propre film dès 2017, certainement suivi de beaucoup d'autres. Mais comment en est-on arrivé à rebooter la franchise Spider-Man pour la deuxième fois en trois ans ?>>> Le nouveau Spider-Man sera-t-il Miles Morales et pas Peter Parker ?Retour sur les principaux éléments qui ont poussé Sony à laisser la concurrence prendre en partie le contrôle de la machine à cash qu'est Spider-Man.François Léger (@FrancoisLeger)