En relocalisant Predator dans l'Amérique du 18ème siècle, Prey réussit parfaitement son coup. Prey à manger !
Toutes les suites de Predator ont fait la même promesse : celle d'un retour aux sources, d'un come back à l'esprit du classique de John McTiernan avec Arnold Schwarznegger, de livrer un film qui soit un grand film d'action viscéral, immédiat, ironique, très violent. Et toutes les suites ont échoué -à l'exception de Predator 2, qui justement ne jouait pas dans le même terrain que McTiernan mais délocalisait sa chasse alien dans la jungle urbaine des gangs de LA dans un esprit L'Arme fatale. Et, justement, Prey est la meilleure suite de Predator depuis Predator 2 -la seule suite réussie, en fait, au sein d'une franchise abîmée non seulement par les deux Alien Vs Predator mais par le gâchis de Predators et de The Predator.
Peut-être parce que Prey ne veut donc pas affronter le McTiernan sur son propre terrain : les mercenaires surarmés et bodybuildés de Predators et de The Predator sont complètement oubliés, puisque nous sommes désormais au début du 18ème siècle, en plein territoire Comanche. La jeune Naru veut être chasseuse mais la tradition tribale l'en empêche. En accompagnant les chasseurs en territoire hostile, devinez quoi ? Paf, un Predator. Le reste coule presque de source. Et la délocalisation spatiale et temporelle de la franchise n'est pas qu'un simple outil cosmétique.
Le film ne perd aucune de ses 100 minutes (un vrai miracle à l'ère des blockbusters filandreux : S.O.S. Fantômes : L'Héritage dépassait les deux heures) à digresser. Là où The Predator ratait sa cible en mélangeant deux films (un actioner violent qui essayait aussi d'être un blockbuster grand public), Prey met dans le mille. C'est simple, net et précis : c'est le récit d'une émancipation féminine (Amber Midthunder, vraiment super) qui se loge au sein d'une réjouissante chasse au monstre au mousquet et au tomahawk, qui ne se complaît pas dans une autocitation permanente (la réplique "si ça saigne, on peut le tuer" fait toutefois une réapparition) mais préfère traquer de nouvelles formes de violence dont on vous laisse la surprise. En somme, Prey trouve, et domine, un tout nouveau territoire de chasse.
Prey est disponible sur Disney+ le 5 août.
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