Avec Copland, James Mangold ne manque pas de bonne idées [critique]
Gaumont Buena Vista International

"De Niro, Keitel et Liotta, qui ont tous fait des merveilles chez Scorsese, ont, chacun, de jolies scènes à se mettre sous la dent."

Copland reviendra ce soir sur Arte, puis la chaîne rediffusera un super documentaire consacré à Al Pacino. En France, ce polar de James Mangold (qui reviendra bientôt avec le nouvel Indiana Jones) est sorti en octobre 1997, et Première conseillait à l'époque à ses lecteurs de se rendre en salles pour suivre l'histoire de ce shérif obèse, dépressif et souffrant de problèmes d'audition, joué par Sylvester Stallone. Ne vous fiez pas à ses deux étoiles, la critique publiée à l'époque par Christian Jauberty était en fait positive. 

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"James Mangold ne manque pas de bonnes idées. Cette ville peuplée de représentants de l'ordre est un point de départ très prometteur. Tous ces hommes armés, engagés dans une lutte incertaine entre le bien et le mal, rappellent la grande époque du western et les grands films à shérifs comme Le Train sifflera trois fois ou Rio Bravo. Mais le scénario, trop ambitieux, multiplie les personnages et intrigues secondaires sans vraiment développer les premiers ni mener à terme les secondes. La réalisation de Mangold, souvent modeste dans le placement et les mouvements de caméra, a une fâcheuse tendance à se faire maladroite dans des scènes importantes.

Heureusement, l'interprétation rattrape les défauts du film. De Niro, Keitel et Liotta, qui ont tous fait des merveilles chez Scorsese, ont, chacun, de jolies scènes à se mettre sous la dent. Les deux derniers semblent juste s'être laissé pousser la bedaine par solidarité envers Stallone, qui a pris, si vous ne le saviez pas, vingt kilos pour le rôle. Mais sa performance ne s'arrête pas là. Bien décidé à ne pas jouer les fiers-à-bras jusqu'à la retraite, il s'aventure ici dans des registres qu'il n'avait pour ainsi dire plus abordés depuis Rocky, et se montre convaincant avec un personnage de lose rincé dont l'oeil éteint regarde sa coupe se remplir jusqu'à la goutte qui déclenche sa transformation, attendue et prévisible, en justicier flingueur."


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