Le film de SF d'Andrew Niccol avec Ethan Hawke, Uma Thurman et Jude Law revient à la télévision.
Dans le futur, Vincent Freeman a été conçu de manière tout à fait banale, mais il est né avec quelques imperfections qui, dans un monde soumis à une impitoyable sélection génétique, bouchent ses perspectives d'avenir. Néanmoins, ce jeune homme ambitieux rêve de participer à une mission spatiale. Il lui faut, pour cela, entrer à Gattaca, la base d'entraînement des futurs astronautes. Un jour, Vincent fait la connaissance de Jerome, un ancien athlète qui fut lui-même candidat à l'espace et dont un grave accident a ruiné les espoirs. Les deux hommes sympathisent. Vincent prend l'identité et l'apparence de Jerome et entre à Gattaca...
Bienvenue à Gattaca sera diffusé ce dimanche soir sur Arte, à 21h, suivi du documentaire Uma Thurman : L'émancipation d'une guerrière. Le film d'Andrew Niccol est rapidement devenu une valeur sûre du cinéma de science-fiction, avant que son auteur ne récidive en scénarisant une autre oeuvre mémorable, The Truman Show (réalisée elle par Peter Weir), ainsi que, dans une moindre mesure, Lord of War, qu'il a écrit et mis en scène en 2005.
The Truman Show utilise parfaitement l'incroyable énergie comique de Jim Carrey [critique]Bienvenue à Gattaca, ce n'est pas seulement le film qui a permis la rencontre de Uma Thurman et Ethan Hawke (et donc la naissance de Maya Hawke, qui cartonne aujourd'hui grâce à Stranger Things). C'est avant tout une première réalisation réussie, bien pensée et ambitieuse, d'Andrew Niccol, un Néo-Zélandais venu du milieu de la publicité. A la fois au scénario et à la mise en scène, il signe une réflexion brillante et remarquée sur l'eugénisme à travers un futur biopunk où les parents peuvent choisir le sexe de leurs propres enfants et où les positions sociales de chacun sont déterminées par leur patrimoine génétique.
Ce thriller emprunte aux codes du film noir, mais s'inspire aussi des recherches scientifiques sur l'ADN. D'ailleurs, Gattaca n'est pas un nom issu du hasard : les quatre lettres qui forment ce nom, G, A, T et C, sont une référence aux quatre bases, composants de l'ADN (guanine, cytosine, adénine, et thymine). Le tout étant saupoudré d'éléments de thrillers et d'un zeste de drame humain, et surtout porté par des comédiens convaincants (Hawke et Thurman, donc, mais aussi Jude Law, Alan Arkin, Tony Shalhoub, Maya Rudolph... même les tout petits rôles sont marquants !), Première avait été convaincu par ce premier coup de maître, à sa sortie.
Lord of War : les secrets d'un générique explosifTout en avouant ne pas être un grand fan d'Ethan Hawke, Christophe Carrière écrivait dans notre magazine qu'il était "enfin supportable" dans ce film "auréolé d'un authentique suspense. Bienvenue à Gattaca est un film d'ambiance. Dépourvu des effets spéciaux spectaculaires inhérents à un genre en proie à le surenchère, il a la passion tranquille. (...) Ce n'est pas un film à message. C'est un constat éclairé sur un avenir qu'on prédit sombre depuis l'apparition de la brebis Dolly. Une anticipation aussi fine que le meilleur des mondes, d'Aldous Huxley. (...) Non content de savoir ce qu'il raconte, Niccol sait aussi filmer : en Scope et sans bavure, excepté celle au box-office."
Car malgré toutes ses qualités, et les louanges reçues dans la presse, Bienvenue à Gattaca fut un bide à sa sortie, ne récoltant qu'un tiers de son budget initial de 36 millions de dollars (le film atteint tout de même les 500.000 entrées en France). Il a vu sa belle histoire s'arrêter aux portes des Oscars et des Golden Globes, où il récolta une nomination à la statuette de la meilleure direction artistique (pour les premiers) et de la meilleure musique (pour les seconds). Avec le temps, les spectateurs ont pu redécouvrir la densité thématique et visuelle d'une œuvre qui s'est aujourd'hui nimbé d'une aura de film culte. A revoir impérativement ce soir, donc.
Uma Thurman et sa fille Maya Hawke complices sur le tournage de The Kill Room
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