Un film à retrouver ce dimanche soir à 21h sur France 2.
Après Yves Robert en 1962, ce sont Yann Samuell et Christophe Barratier qui se sont chacun penchés sur une adaptation de La Guerre des boutons de Louis Pergaud : La Guerre des boutons et La Nouvelle Guerre des boutons. Deux films sortis en 2011 qui se sont livrés une vraie bataille rangée tant au niveau du box-office - ils sont sortis à quelques jours à peine d'intervalle - qu'en coulisses.
La Guerre des boutons : tout savoir sur le conflit entre les deux adaptations récentes
Ce soir, c'est la version de Yann Samuell qui est mise à l'honneur en première partie de soirée sur France 3. Un film porté par Mathilde Seigner, Alain Chabat, Eric Elmosnino et Fred Testot qui transpose la célèbre bataille de gamins dans un village du Sud de la France en 1960. Retour en 10 anecdotes sur cette comédie familiale.
Une grande absente
Voilà un point sur lequel Yann Samuell et Christophe Barratier sont à égalité. Aucun des deux n'a réussi à décrocher les droits de la version d'Yves Robert. Bilan des courses : si les deux réalisateurs ont pu s'attaquer à l'adaptation de La Guerre des boutons - le roman est libre de droits -, ils n'ont pas pu faire de remake du long-métrage d'Yves Robert et ont donc du se passer de certains dialogues mythiques imaginés par le réalisateur. Voilà pourquoi vous n'aurez pas droit ce soir à la cultissime réplique : "Si j'aurais su, j'aurais pas venu."
La primeur du projet
Si les deux nouvelles versions de La Guerre des boutons sont sorties à une semaine d'intervalle, c'est Yann Samuell qui a eu l'idée en premier de revisiter ce roman de Louis Pergaud. Contacté par le producteur Marc de Pontavice, le réalisateur met en chantier le projet à l'été 2010 pour tourner au début de l'année 2011. Christophe Barratier, qui rêvait depuis des années de s'attaquer à La Guerre des boutons, se lance dans l'aventure avec Thomas Langmann à la rentrée 2010 pour tourner lui-aussi au printemps 2011. Le projet est mis sur pied lorsque le producteur reçoit par la poste un scénario pour une adaptation signé par un inconnu. Un script mauvais qu'il n'achète pas mais qui lui donne l'idée de lancer cette Nouvelle Guerre des boutons qu'il situe en 1944.
Deux points de vue différents
Les deux films se distinguent par leur époque (les années 1960 pour Yann Samuell, 1944 pour Christophe Barratier) mais également pour le public qu'ils visent. Alors que le premier a voulu coller au plus près de l'esprit du roman en s'adressant en priorité aux enfants, le second développe une vision plus adulte et plus historique en insérant dans l'histoire la seconde Guerre Mondiale.
La bande annonce de La Nouvelle Guerre des boutons de Christophe Barratier :
Un ratage général
Des castings plutôt pas mal, une guerre de promo, des tacles à tout va : le combat a été serré entre les deux adaptations de La Guerre des boutons. Même niveau box-office, l'écart n'est pas énorme entre les deux films. La Nouvelle Guerre des boutons a séduit au total 1 528 351 personnes tandis que le travail de Yann Samuell a été plébiscité par 1 425 926 personnes. Niveau qualité, c'est l'égalité parfaite. Les deux films ont reçu le Gérard (ex-aequo) du plus mauvais film de 2012. Pas de quoi flamber des deux côtés.
Yann Samuell un spécialiste de l'enfance
Voir Yann Samuell s'attaquer à La Guerre des boutons n'a pas surpris tous ceux qui le connaissaient. Le réalisateur est en effet coutumier des films sur la magie de l'enfance. En 2010, il sort L'Age de raison avec Sophie Marceau, un long-métrage qui montre une quarantenaire remettant sa vie à plat après avoir reçu des lettres qu'elle s'était envoyées à l'âge de sept ans. Il a également réalisé Jeux d'enfants, une oeuvre qui suit Sophie et Julien, deux meilleurs amis qui depuis leur plus tendre enfance se lancent des défis drôles, dangereux et parfois stupides.
La bande annonce de Jeux d'enfants par Yann Samuell :
Une transposition dans le temps
C'est en 1960 que Yann Samuell a choisi de situer sa Guerre des boutons. Une décision expliquée en septembre 2011 par le principal intéressé dans un entretien accordé à l'Express : "Je pensais que la lourdeur d'une reconstitution historique prendrait le pas sur les messages que je voulais faire passer et que le public serait dans l'obligation de se resituer avant de comprendre la transcendance des personnages. (...) J'ai finalement décidé de le situer en 1957, qui est l'année où l'on a envoyé Spoutnik dans l'espace. On passe d'une ère où l'homme était à la surface du monde à une autre où le monde est quadrillé de satellites, où l'information va commencer à circuler. On passe d'un monde macho à un monde où l'on commence à rechercher la parité, et où le rock n' roll prend le pas sur la culture classique."
Les femmes montent en puissance
Si Yann Samuell avait prévu de ne pas faire de remake d'Yves Robert et de reprendre fidèlement le livre de Louis Pergaud, il a laissé en route plusieurs détails du roman, notamment son "machisme". "J'ai décidé de garder la structure du roman sur laquelle, je rajoute les thèmes qui me sont propres. Dont certains, comme la position de la femme, ont bousculé l'adaptation. J'ai mis en avant des personnages féminins très forts, j'ai aussi séparé les personnages du prof et du curé qui ne faisaient qu'un dans le roman, pour évoquer cet ascenseur social en panne qui faisait que si l'on était fils de paysan, on était condamné à le devenir à son tour", explique-t-il à L'Express.
Des amateurs
Pour trouver ses jeunes héros, Yann Samuell a vu plus de 2 500 enfants dénichés dans les campagnes françaises. Le réalisateur souhaitait en effet mettre la main sur des enfants naturels et complètement à l'aise à la campagne. Tous les enfants du film signent là leur première apparition au cinéma.
Trois jours pour une scène
Pour récréer la célèbre scène où les enfants s'affrontent nus, Yann Samuell et son équipe ont eu besoin de trois jours de travail. Ils ont tourné dans un champs de blé avec des épis assez hauts pour cacher l'intimité des plus jeunes.
Mais quel est ce film ?
Si certains se demandaient quel était le film projeté lors de la séance de ciné organisée dans l'église, voilà la réponse : il s'agit des Nouvelles Aventures de Robin des Bois. Un long-métrage avec Errol Flynn produit par Hollywood juste après le grand tournant pris par l'industrie cinématographique américaine pour s'adapter au Code Hays.
L'histoire de La Guerre des boutons par Yann Samuell : 1960, un village dans le sud de la France. Une bande de garçons, âgés de 7 à 14 ans, menée par l’intrépide Lebrac, est en guerre contre les enfants du village voisin, leurs ennemis jurés. Une guerre sans merci, qui dure depuis des générations. On se bat pour l’honneur et la fidélité et, pour gagner, tous les moyens sont bons. Même, s’il le faut, combattre nu comme un ver, ou pire, accepter l’aide de Lanterne - une fille ! - la nouvelle recrue de la bande, pleine de panache et d’ingéniosité.
La bande annonce du film :
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