Nom de naissance Barsacq
Nationalité Français
Genre Homme
Avis

Biographie

Dramaturge, metteur en scène, réalisateur et scénariste français, André Barsacq est né le 24 janvier 1909 en Crimée, dans l’actuelle Ukraine, d’un père français, ingénieur agronome, et d’une mère russe. Sa petite enfance se passe donc au bord de la mer Noire jusqu’à la mort prématurée de son père. En 1919, sa famille décide de rentrer en France. Après des études secondaires au lycée Henri IV, et se prédestinant, comme son frère aîné Léon Barsacq, à une carrière artistique, il suit une formation d’architecte à l’École nationale supérieure des Arts décoratifs de Paris. En 1925, André Barsacq assiste à une représentation d’Antigone de Sophocle, sur une adaptation de Jean Cocteau et une mise en scène de Charles Dullin au Théâtre de l’Atelier. Ce spectacle va décider de la suite de son parcours théâtral et artistique. Décorateur de formation, André Barsacq débute, en 1927, en peignant des décors créés par Jean Hugo au Théâtre de l’Atelier. Un an plus tard, il se voit chargé par Charles Dullin des décors et des costumes de Volpone, une pièce adaptée par Jules Romains et Stefan Zweig, et dont Dullin est le metteur en scène. Fort de son succès, il travaille alors pendant une décennie avec Charles Dullin, pour lequel il décore notamment Le Stratagème des rouées de George Farquhar en 1929, Musse de Jules Romains en 1930, et Le Médecin de son honneur de Pedro Calderon de la Barca. Il collabore également, pour la Compagnie des Quinze, à la rénovation du dispositif théâtral existant au Théâtre du Vieux-Colombier, où sont jouées deux pièces d’André Obey, mises en scène par Michel Saint-Denis : Noé en 1930 et Le Viol de Lucrèce en 1931. Parallèlement à cette expérience réussie au théâtre, André Barsacq est aussi sollicité par de grands cinéastes. C’est ainsi qu’il prend part, en sa qualité de décorateur à L’Argent (1928) et à L’honorable Catherine (1942) de Marcel L’Herbier. Pierre Chenal l’engage quant à lui pour Le Martyre de l’Obèse en 1932, Jean Grémillon fait appel à ses compétences pour Gardiens de Phare (1929) et Lumière d’été (1942), alors que Pierre Billon s’assure ses services pour Courrier Sud en 1936. Avec Jacques Copeau, un des maîtres du théâtre français de l’époque, André Barsacq se rend à deux reprises en Italie pour participer à la mise en scène des grands spectacles de plein air organisés à Florence : Le Mystère de Sant’Ulliva en 1933 et Savonarole en 1935. En 1936, Jacques Copeau lui confie les décors et les costumes de Napoléon Unique de Paul Reynal au Théâtre de la porte Saint Martin et, la même année, il se charge des décors, des dessins, des costumes et de la mise en scène d’un spectacle d’opéra, Perséphone, sur une musique d’Igor Stravinski et un livret d’André Gide. Il en fera de même pour la création d’un autre spectacle de ballet, Sémiramis, avec Ida Rubinstein et Paul Valéry, au Théâtre National de l’Opéra. Avec Jean Dasté et Maurice Jacquemont, il crée en 1937 la Compagnie des Quatre-saisons. Cette dernière connaît aussitôt un immense succès avec, notamment, Le Roi Cerf de Carlo Gozzi, au point que la jeune troupe sera invitée par le French Theatre de New York. Après ses succès aux Etats-Unis avec Knock de Jules Romains, Jean de la Lune de Marcel Achard, Y’avait un prisonnier de Jean Anouilh et Fantasio de Musset, La Compagnie des Quatre-saisons reprend le même répertoire au Brésil, à Rio de Janeiro. À son retour en France avec sa troupe, André Barsacq met en scène et décore Le Bal des voleurs de Jean Anouilh, au Théâtre des Arts. C’est en prenant la succession de Charles Dullin à la tête du Théâtre de l’Atelier, en 1940, qu’André Barsacq va user de ses divers talents artistiques sur la scène de ce théâtre de création. Une nouvelle carrière commence alors pour lui. Pendant trente ans, il mettra en scène plus de quatre-vingts spectacles, dont quarante créations, des œuvres d’auteurs classiques (Racine, Molière, Marivaux), mais aussi plus contemporains tels que Pirandello, Durrenmatt, Ugo Betti, sans oublier Jean Anouilh, Marcel Aymé, Paul Claudel, Félicien Marceau, Françoise Sagan et Jean-Claude Carrière. D’autre part, son origine maternelle est pour beaucoup dans son intérêt pour la dramaturgie russe, dont il traduit et met en scène des œuvres comme Les Frères Karamazov en 1945, L’Idiot, qui connaîtra un énorme succès en 1966, Crime et châtiment de Dostoïevski en 1972, Le Revizor de Gogol (1948), La Mouette de Tchekov en 1954, et Un mois à la campagne de Tourgueniev en 1963. Cet artiste hors pair de la décoration et de la mise en scène, qui est aussi l’auteur d’une pièce de théâtre (Agrippa ou la folle journée en 1945), et d’un film (Le Rideau rouge en 1952), dirigera de nombreux acteurs majeurs de son temps : Jean Vilar, Michel Bouquet, Michel Piccoli, Philippe Noiret, Laurent Terzieff, Claude Rich, Brigitte Bardot, Jeanne Moreau, Maria Casarès, François Perrier, Pierre Arditi. Félicien Marceau dira à propos du talent et de la générosité d’André Barsacq : « Auteurs et acteurs, on ne compte pas ceux qui lui doivent cette chose capitale, et la plus difficile: leur première chance, leur première affirmation ». Cet homme, qui a animé et marqué de son empreinte la scène française, est mort le 3 février 1973, à Paris. Clin d’œil du destin ou prémonition : il préparait, cette année-là, avec Georges Wilson, le montage de Long voyage vers la nuit, du dramaturge américain Eugene O’Neill.

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