Un serial killer en pleine vague de meurtres participe l’air de rien au Tournez manège ! américain. Une incroyable histoire vraie adaptée par Anna Kendrick.
Los Angeles, fin des années 70. Tandis qu’une vague de meurtres de femmes non élucidés terrorise la Californie, une aspirante comédienne accepte à contrecoeur de participer à l’émission The Dating Game, adapté chez nous sous le nom Tournez Manège ! Ce que personne ne sait, c’est que l'un des trois candidats qui tentent de la séduire s’avère être un tueur en série… Un pitch forcément irrésistible, d’autant que l’histoire est vraie : le serial killer Rodney Alcala, qui a fait des victimes de L.A. à New York, a bien participé au jeu télévisé matrimonial (les images sont sur YouTube, si ça vous intéresse). Mais ce n’est en fait qu’une toute petite partie d’Une Femme en jeu, première réalisation d’Anna Kendrick et film à double détente. Face A : la partie sanguinolente sur un psychopathe échappant on ne sait trop comment à la police. Face B : le portrait de la masculinité toxique à l’échelle d’un pays. Encore une charge contre le patriarcat ?
Oui, mais c’est surtout plus malin et ludique que ça. Au prix de quelques excès de zèle et de grosses libertés prises avec la réalité, Kendrick conserve un ton mi-inquiétant, mi-satirique. Et parvient à raconter, à travers le parcours meurtrier d’Alcala (l’épatant Daniel Zovatto, faux air troublant de Xavier Dolan), comment chaque homme cache un potentiel monstre ou une ordure misogyne. La parano s’installe, les masques tombent, le sang coule et toute femme est une proie potentielle. Dans ce monde-là, leur survie ne tient plus qu’à l’instinct.
Une Femme en jeu, disponible sur Netflix.
Commentaires