Alors que le Festival international du film d'animation se termine ce soir, voici ce qui nous a le plus marqués durant cette semaine bien chargée.
Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau
Déjà invité à Annecy il y a quelques années pour son premier film, Ailleurs (qu'il avait réalisé entièrement seul, un exploit), le Letton Gints Zilbalodis a secoué l'édition 2024 avec le formidable Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau : un adorable petit pépère se réveille dans un monde où toute vie humaine semble avoir disparu. Après un raz-de-marée qui engloutit une bonne partie des terres, le chat trouve refuge sur un bateau avec un groupe d'autres animaux. Et que vogue la galère... Une aventure aussi minimaliste (aucun dialogue, les traits épurés des animaux) que massive (les décors gigantesques et un sens du cadre hallucinant) qui a toutes ses chances pour le Cristal du long-métrage. Un choc visuel et lacrymal à découvrir le 30 octobre au cinéma.
Astérix, le combat des chefs
On ne s'est toujours pas remis de l'immanquable présentation des premières images de la série Astérix d'Alain Chabat. De longs mois avant la diffusion sur Netflix, prévue au premier semestre 2025 sans plus de précisions, l'ex-Nuls et ses équipes ont longuement détaillé le processus de création de cette adaptation de l'album Le Combat des chefs. Humour absurde, gags visuels à tous les étages, casting 5 étoiles... « Excuse my french, but I hope you will kiff », lâchait Chabat sur la scène du centre culturel Bonlieu. Of course we will kiff. Diffusion au premier semestre 2025.
Le Robot Sauvage
Chris Sanders, le co-réalisateur de Lilo & Stitch, Dragons et Les Croods revenait à Annecy avec sans ses bagages les premières images d'un film qui aurait presque déjà des airs de classique DreamWorks : l'histoire de « Roz », robot voué à servir les humains qui échoue sur une île déserte où il ne peut accomplir sa tâche principale. Déboussolé, il apprend la langue des animaux du coin et finit par adapter un oison orphelin. La patte graphique très picturale du Chat Potté 2 a visiblement fait des petits au sein du studio, mais le génial Sanders a surtout pour objectif d'opérer sa fusion avec le cinéma de Miyazaki (les décors à tomber par terre). Résultat : un film d'une modernité visuelle complètement folle, à la fois poétique et 100 % cinétique. Sortie prévue le 9 octobre.
Ultraman Rising
Joueur de baseball le jour et Ultraman la nuit, Ken Sato défend le monde contre les invasions de monstres extraterrestre. Mais quand il hérite d’un bébé gigatron, sa vie va prendre un sacré tournant. Mix improbable entre Pacific Rim et Les Indestructibles, Ultraman : Rising est un joli film sur les difficultés de la parentalité caché derrière un gros film de Kaiju. L’animation mélange habilement la pure 3D (plasticité visuelle, couleurs acidulées) et les effets 2D (look manga, passage éclair au noir et blanc) dans une orgie visuelle pop et bourrée d’humour.
Le Seigneur des anneaux : la guerre des Rohirrim
Étrange idée : un prequel au Seigneur des anneaux en anime ? Et pourtant… ça marche. En tout cas, les vingt minutes présentées au début de la semaine étaient clairement intrigantes. Pour rappel, La Guerre des Rohirrim se déroule 200 ans avant les événements du Hobbit et met en scène Hèra, fille fière et libre du roi du Rohan qui devient le coeur d’un affrontement entre différents clans. Le look très miyazakien des personnages (qui rappellent aussi Vinland Saga), la violence sèche de certaines scènes, la grandeur épique des combats et la puissance mythologique du character design donnent clairement envie d’en découvrir plus. Présentée par Gollum himself (Andy Serkis en très grande forme) et Philippa Boyens (la scénariste de la trilogie de Jackson) cette séance a clairement écrasé la concurrence à l’applaudimètre. Sortie le 11 décembre 2024.
Arcane saison 2
Mélangez Seven, Snatch, Furiosa, le gros son de Nirvana et le look Animé. Secouez. Vous obtiendrez le montage d’Arcane saison 2 présenté en exclusivité à Annecy par le studio Fortiche. En plus d’une heure, l’équipe créative est revenue en détail sur le processus de fabrication d’une scène signature où l’on voit la descente aux enfers de Vi, l’héroïne de la série. Live. Die. Repeat. Visiblement devenue boxeuse de combats illégaux, Vi se bat dans une arène, échoue dans une boîte de nuit pour s’alcooliser, s’écroule sur son lit minable, avant de… repartir pour de nouveaux combats. Un montage cut, un son syncopé et vénère, un design sublime (la photo métallique de Seven, le look punk) : il n’en fallait pas plus pour chauffer les fans (et nous). Diffusion prévue en novembre 2024 sur Netflix.
Sauvages
Après le fabuleux Ma vie de courgette en 2016, Claude Barras prend cette fois la direction de Bornéo, dans une forêt tropicale ancestrale menacée de destruction par des sociétés forestières âpres au gain. Et il raconte le combat entrepris par sa jeune héroïne pour l’empêcher, en se reconnectant avec la partie nomade de sa famille. Un film en immersion où la forme enveloppante accompagne son désir premier : susciter de l’espoir, montrer la lumière au bout de chemin, célébrer les combats d’une jeunesse désireuse de corriger les erreurs de ses aînés. Les esprits cyniques trouveront sans doute le geste un peu vain. Mais sa sincérité et sa foi en son propos balaient tout ou presque sur son passage. Sortie le 16 octobre.
Wallace & Gromit : Vengeance Most Fowl
Ils nous manquaient, les deux compères : Netflix et le studio Aardman ressortent du placard ces bons vieux Wallace et Gromit avec un nouveau long-métrage, Wallace & Gromit : Vengeance Most Fowl. Les réalisateurs Nick Park et Merlin Crossingham avaient fait le déplacement pour dévoiler plusieurs scènes (évidemment hilarantes). On y croisait croisait notamment le méchant iconique de la saga en stop-motion, Feathers McGraw (le pingouin est désormais enfermé dans un zoo aux allures de prison) ; un robot nain de jardin (au design génial) qui sera un gros morceau de l'intrigue et bien sûr des inventions débilos de Wallace. 31 ans après Un mauvais pantalon, l'univers de Wallace et Gromit est plus vaillant que jamais. Diffusion à la fin de l'année 2024.
Transformers : Le Commencement
Gros succès à l'applaudimètre pour ce film d'animation qui raconte comment Optimus Prime (Chris Hemsworth) et Megatron (Brian Tyree Henry), qu'on connaît comme des ennemis jurés, étaient à la base des frères d’armes. Cette origin story tente de remettre un peu d'ordre dans une mythologie complètement nawak, et offre son lot de scènes d'action spectaculaires. Fans et néophytes (un peu portés sur les robots quand même) devraient prendre leur panard. Sortie le 23 octobre.
Les Deux Gredins
Réalisé par Phil Johnston (Ralph 2.0) le film met en scène Mr et Madame Twit (compère et commère en VF), deux êtres laids et bêtes. La bande-annonce et le making-of amusants rappellent que Road Dahl n’est pas seulement la chasse gardée de Wes Anderson. Mauvais esprit et humour noir à tous les étages : le potentiel est énorme. Rendez-vous en 2025 sur Netflix.
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