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Un garçon et une fille qui s’embrassent avant de dégainer leurs flingues, un braquage qui tourne mal, l’assaut de la planque des bandits par les forces de l’ordre... En quelques minutes et une poignée de scènes fulgurantes, le réalisateur David Lowery expédie dans l’intro des Amants du Texas toute une mythologie à la Bonnie and Clyde. Comme s’il avait décidé de passer en revue, à toute allure, un pan entier de mémoire cinéphilique, des dizaines de love stories criminelles où des voyous beaux comme des dieux vivent vite et meurent jeunes, les armes à la main. C’est bien sûr une manière de dire qu’il connaît ses classiques (Bonnie and Clyde, donc, sans oublier La Balade sauvage, Les Amants de la nuit, Gun Crazy…), mais aussi, surtout, de préciser que ce n’est pas tant la violence hagarde et le romantisme adolescent qui l’intéressent ici que l’envie de pousser le genre dans ses retranchements. Que se passe-t-il après ? Qu’arrive-t-il quand la vie offre un sursis aux amants maudits ? Quand l’illusion de l’amour fou est confrontée à l’épreuve du temps ? Lowery a pensé son film comme on écrit un post-scriptum, comme on rédige un épilogue à la légende. Et a bâti autour de ces questions d’apparence très théoriques un récit léger comme une plume, une fable somnambule infusée de poésie country immémoriale. Bob (Casey Affleck) s’évade de prison, court le long des routes du Sud, comme Redford dans La Poursuite impitoyable. La communauté (femme, flics, amis, ennemis, mentor) espère et redoute son retour. On pressent que l’issue sera tragique et il ne reste alors plus au spectateur qu’à faire la même chose que les personnages : retenir son souffle. Presque entièrement composé de moments de creux et de latence, de béances et d’ellipses narratives, Les Amants du Texas est le genre de film qui semble passer en un clin d’oeil et que l’on suit bouche bée et gorge nouée, sans jamais pouvoir détourner le regard de l’écran. La musique et la photo, absolument renversantes, le montage hypnotique, la qualité littéraire inouïe des dialogues... toutes les pièces du puzzle s’harmonisent pour composer un poème filmique en apesanteur. On pense à Malick, souvent, et pas seulement parce que Lowery fi lme très bien les champs de blé dans le soleil couchant. Comme le génie texan, il cherche lui aussi à infléchir le cours du temps, à saisir toutes les nuances de l’amour, la beauté unique d’une caresse ou d’une carnation, la stupeur sans cesse renouvelée qu’il y a à être au monde. Les Amants du Texas n’est pas un chef-d’oeuvre, non. C’est autre chose, sans doute beaucoup plus que ça : un « grand petit film » qui menace à chaque instant de vous briser le coeur.
Toutes les critiques de Les Amants du Texas
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Ces amants là nous délivrent une leçon de vie et de sentiments belle à chialer.
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David Lowery signe un film littéralement magnétique. (...) Le jeune metteur en scène installe une fascinante atmosphère, moite et poisseuse. Il s'immisce dans l'intimité des personnages, dissèque leurs gestes du quotidien pour nous aider à comprendre les blessures du passé. David Lowery suggère plus quil ne montre : dans Les Amants du Texas,
les silences sont plus parlants que les mots, il faut aller chercher la vérité au fond des regards. -
Lowery a un style très lyrique dans sa manière de raconter, cela apporte une délicatesse et diffuse de l’émotion et une belle atmopshère. Le film est léger et pointu à la fois.
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La mise en scène du nouveau venu David Lowery, sans cesse perturbée d'afféteries stylistiques, tient tout de même la route. Quant à l'interprétation du couple vedette (Rooney Mara - Casey Affleck), elle séduit sans forcer. Du cinéma mou, certes, mais joli à contempler.
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Ce n’est pas un grand film mais Lowery a beaucoup de talent et il sait parfaitement choisir ces comédiens.
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Casey Affleck et Rooney Mara, les héros, en tête, Ben Foster et Keith Carradine, juste après. Les Amants du Texas est un beau film noir qui préfère les douleurs des sentiments aux règlements de comptes. Le temps prend son temps pour toucher au plus juste des personnages désireux d'échapper à un destin poisseux.
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Une sublime romance, imprégnée d’une tragédie, le tout sur un son Texan.
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On a un film violent, sensuel, poignant, inspiré. Des hors-la-loi y défient la banalité, déploient l'énergie du désespoir. On y aperçoit l'amour comme une parenthèse, la mort comme un épisode normal. Lowery a du souffle, un style, une poésie qui n'appartient qu'à lui. Logiquement, une belle carrière s'ouvre devant lui.
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Dans une optique fortement inspirée de Terrence Malick – voix off, nature omniprésente qu’une caméra magnifie au coucher du soleil –, ce premier long-métrage de David Lowery séduit par son ton mélancolique. Rooney Mara et Casey Affleck campent avec beaucoup de délicatesse ces Bonnie and Clyde version années 70, personnages fragiles à la forte puissance émotionnelle
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Une ambiance vive et sincère qui reste présente tout au long du film.
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Une histoire bien menée d’engagement, d’obsession et de justice au sein de l’immense Texas.
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Le décor semble vraiment habité, l’histoire fait penser à la vie.
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On pense forcément à Bonnie and Clyde dans cette love story violente et désespérée. Le réalisateur s'est fortement influencé de Terrence Malick dans sa mise en scène et certains plans sont somptueux. L’ensemble n’est pas 100 % réussi, mais le duo Rooney Mara / Casey Affleck est incandescent. Rien que pour eux, le film vaut le détour.
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Un film lancinant en pleine moiteur texane, aux situations tendues, où l’amour et la mort se mêlent dans une sorte de Bonnie and Clyde crépusculaire et romantique magnifiquement interprété.
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Dommage que Lowery surligne parfois inutilement son propos – notamment dans le dernier quart d’heure – ou que sa malice, par moments trop clairement assénée, se retourne contre lui. LES AMANTS DU TEXAS parvient néanmoins à faire oublier ses défauts grâce à son sincère romantisme, à son storytelling à ellipses très dynamique et à ses prestations incarnées.
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Un poème tragique et romantique, nourri des grands mythes à la Bonnie & Clyde, dans une atmosphère à la Terrence Malik. Mention à Ben Foster en flic amoureux et subtil.
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C’est un étrange sentiment que de celui d’aimer en fin de compte le titre d’exploitation française qu’on avait d’abord moqué : Les Amants du Texas, ça ne déborde pas, c’est le nom d’un bouquin trouvé au grenier, d’un vieux roman illustré qui traînait par là. On le boit plus qu’on ne le lit, pour le plaisir de voir s’exercer les forces chimiques de la narration ; la fin résonne ainsi avec la ronde plénitude d’une cadence musicale, où policier, promise, et voleur, achèvent sur un accord parfait leur sonate à trois.
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Sans frimer ce petit film de genre plutôt bien troussé, par David Lowery mène ses personnages jusqu'au drame, rendu déchirant par l'interprétation délicate du couple Casey Affleck-Rooney Mara.
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"Les Amants du Texas" n’est pas un film de cow-boys. C’est un film romantique sur la fin de l’amour. Plus qu’une photo jaunie et passéiste, l’histoire de Bob et Ruth évoque une vielle chanson folk, intemporelle et universelle. Et, quand le disque n’est pas rayé comme c’est le cas ici, cela fait des merveilles.
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La romance y est absolument prégnante, au point que c'est elle qui semble entraver le flux de l'aventure de ses obsessions douloureuses : le manque, l'attente, le dilemme des tragédies anciennes qui fait hésiter Ruth entre la raison et le cœur – fuir Bob et préserver l'équilibre de sa fille, ou venir à sa rencontre.
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Le ton du film est monotone et lorsque la fin arrive, il n’y a pas plus d’impact.
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Bref, du romantisme à l’eau de rose déguisé en polar-western façon Sundance, laboratoire et festival indie dont Robert Redford, son ancienne figure de proue, a annoncé qu’il participerait au prochain polar rétro de Lowery, The Old Man and the Gun, en papy rebelle et dangereux.
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Une histoire sur des fugitifs Américains consistante et satisfaisante.
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Partagée entre un shérif et son ex-amant hors-la-loi, la révélation de Millénium est le principal attrait de ce western moderne et romantique.
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Les personnages sont trop ordinaires pour qu’on s’intéresse à eux et l’histoire n’a rien d’exceptionnelle mais Lowery a su magnifier ses acteurs, le décor dans lequel ils évoluent pour en faire un film d’exception.
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Plus que le récit, comptent l’attente, les vides, les failles qui révèlent chacun dans une atmosphère lourde et moite. David Lowery est comparé parfois à Terrence Malick pour le lyrisme de ses images où la nature est omniprésente. Sur fond de ballades folk, Casey Affleck et Rooney Mara incarnent avec grâce ce couple de hors-la-loi fragile et fort, derniers héros d’un Sud disparu.
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Deux amants sont séparés après un braquage raté. Polar noir et mélancolique aux images somptueuses et au montage énigmatique, au fin fond de l'Amérique profonde.
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David Lowery renoue avec les grandes histoires mythiques et interdites comme les Etats-Unis les affectionnent depuis toujours, de "Gun Crazy" à "Bonnie & Clyde" en passant par "Les Amants de la lune de miel" et "Badlands". Il traduit la complexité d'un triangle amoureux et illustre le thème le plus vieux du monde (la loi contre la pulsion) en maniant l'art de l'ellipse, en faisant confiance à l'intelligence du spectateur, en instillant une atmosphère trouble et surtout en dirigeant ses comédiens de main de maître.
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un film qui reprend le genre de la romance pour la regarder d’un angle neuf, au sein d’une mise en scène rigoureuse et toute en tension.
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Une romance glaciale sous le soleil texan qui révèle un cinéaste trop propre sur lui et perpétue la tradition snob du film indépendant américain.
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Comme John Hillcoat et ses "Hommes sans loi", il s’agit de faire son petit film de gangsters, flatter les amateurs du genre en faisant croire à son revival pour en tirer une gloriole d’auteur.
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Il plane sur cet énième ersatz du cinéma de Terrence Malick, un parfum de sensiblerie et de lyrisme en marche forcée qui court-circuite les intentions premières d’un film in fine atone, inodore et très très ennuyeux. Et le charisme de Casey Affleck et de Rooney Mara n’y peut rien changer.