Au programme du petit écran ce soir : Jake Gyllenhaal à nouveau méconnaissable en paparazzi de l'extrême, l'humour des ZAZ au sommet et les retrouvailles de Pedro Almodovar et Penelope Cruz.
Branché sur les fréquences radios de la police, Lou parcourt Los Angeles la nuit à la recherche d’images choc qu’il vend à prix d’or aux chaînes de TV locales. La course au spectaculaire n’aura aucune limite...
Adepte des performances extrêmes et du yo-yo avec sa silhouette, Jake Gyllenhaal est une nouvelle fois méconnaissable dans le premier film de Dan Gilroy, entre autre scénariste de Michael Clayton. L'acteur apporte une intensité folle à un film aussi grinçant que glaçant sur l'envers de la presse sensationnaliste, qui avait séduit Première : "À la fois satire de la télé poubelle et du monde du travail, portrait d’un fou en liberté et virée dans un Los Angeles miroitant et sauvage, le premier long métrage de Dan Gilroy risquait la dispersion. Or "Night Call" est tenu grâce au regard aiguisé et documenté du réalisateur, qui évoque une profession peu traitée à l’écran mais passionnante : les pigistes charognards de l’info. Succédant à un Michael Mann ou à un Nicolas Winding Refn dans sa façon de filmer L.A. by night, Gilroy ne se laisse pas intimider et livre ce qui pourrait modestement évoquer "Collateral" ou "Drive", tout en trouvant sa propre couleur, plus à ras du bitume. Dans la peau de Lou Bloom, Jake Gyllenhaal, vautour aux traits émaciés, compose un hybride effrayant de Travis Bickle et de Norman Bates".
Night Call est diffusé ce soir à 20h55 sur Canal+.
Sean "Topper" Harley, jeune pilote, souffre d'un terrible complexe de culpabilité : 20 ans auparavant, son père, un aviateur de la Navy, a commis une faute qui a entraîné la mort de son co-équipier. Topper, hanté par ce drame, a quitté l'aviation et vit dans un village indien.
Parodie désopilante des films militaires américains des années 80, au premier rang desquels on retrouve évidemment Top Gun, Hot Shots ! n'est à proprement parler un film ZAZ (seul Jim Abrahams était impliqué sur le projet en tant que réalisateur et scénariste), mais reste imprégné de l'esprit qui a fait le succès des comédies du trio Zucker – Abrahams – Zucker et élevé la parodie à un niveau rarement atteint par le genre. Gros succès populaire, qui a récolté près de dix fois sur budget initial en recettes, le film n'a rien perdu plus de vingt ans après de son délire référentiel.
Hot Shots ! est diffusé ce soir à 20h40 sur RTL9.
Étreintes brisées de Pedro Almodovar
Dans l’obscurité, un homme écrit, vit et aime. Quatorze ans auparavant, il a eu un violent accident de voiture dans l’île de Lanzarote. Dans l’accident, il a non seulement perdu la vue mais aussi Lena, la femme de sa vie. Cet homme utilise deux noms : Harry Caine, pseudonyme ludique sous lequel il signe ses travaux littéraires, ses récits et scénarios ; et Mateo Blanco, son nom de baptême, sous lequel il vit et signe les films qu’il réalise. Après l’accident, Mateo Blanco n’est plus que son pseudonyme, Harry Caine. Dans la mesure où il ne peut plus faire de films, il s’impose de survivre avec l’idée que Mateo Blanco est mort à Lanzarote aux côtés de sa Lena adorée. L’histoire de Mateo, Lena, Judit et Ernesto Martel est une histoire d’amour fou, dominée par la fatalité, la jalousie, l’abus de pouvoir, la trahison et le sentiment de culpabilité. Une histoire émouvante et terrible dont l’image la plus éloquente est la photo de deux amants enlacés déchirée en mille morceaux.
Sélectionné en compétition officielle au Festival de Cannes en 2009, Étreintes brisées marque la quatrième collaboration entre le cinéaste espagnol et l'une de ses actrices fétiches, Penelope Cruz. Ce drame aux allures de dédale psychologique attira à sa sortie près d'un million de spectateurs en salles et offrit un nouveau succès critique au réalisateur, Première se joignant à l'époque aux louanges : "Pedro Almodóvar est un grand réalisateur, riche d’un univers bien à lui et qui a appris, avec le temps, à ne pas se laisser conquérir au premier coup d’œil. C’est d’ailleurs le principal point faible d’Étreintes brisées : une introduction en longueur qui multiplie les pistes et les faux-semblants, qui déroute les regards et qu’on ne comprend qu’une fois le livre – ou plutôt le film –, refermé. Il faut donc être patients, accepter d’être trimballés dans la vie assez jouissive et finalement bien entourée de cet aveugle mûr […] Difficile de ne pas être fascinés par cet amour empêché, impossible mais pourtant si sincère, qui lie Lena et Mateo. Bien sûr, dès le début du film, on en connaît la fin tragique, insoutenable. Et ce n’est d’ailleurs pas le moindre des talents d'Almodóvar que de savoir nous tenir en haleine, emportés par la furie des sentiments alors qu’on en sait déjà l’issue fatale".
Étreintes brisées est diffusé ce soir à 20h40 sur OCS Max.
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