Nom de naissance KHOUTSIEV
Avis

Biographie

Dès 1944, il débute au studio de Tbilissi comme assistant décorateur ; en 1952, il est diplômé de la faculté de mise en scène du VGIK de Moscou. Après avoir été l'assistant de Barnet sur Liana (1955), il réalise au studio d'Odessa (avec Feliks Mironer), le Printemps dans la rue Zaretchnaïa (Vesna na Zarenoj Ulice, 1956), excellente comédie de murs sur les relations orageuses entre une institutrice de cours du soir et un ouvrier : amoureux maladroit, ce dernier, d'abord repoussé et humilié dans sa dignité de travailleur par le ton cassant de cette « intellectuelle », finira par convaincre la cruelle de la sincérité de ses sentiments. Puis Khoutsiev signe seul les Deux Fédor (Dva Fedora, 1959), où l'on voit un soldat démobilisé adopter un gamin orphelin qui porte le même prénom que lui : il y a une grande justesse de ton et une vraie tendresse dans cette comédie dramatique, où débute un acteur qui s'imposera rapidement par son naturel et sa puissance, Vassili Choukchine.C'est une uvre autrement ambitieuse qu'il entreprend ensuite avec l'excellent scénariste Guennadi Chpalikov, figure importante du cinéma du « dégel » : sous le titre la Porte Ilitch (Zastava Ilika, 1963), du nom du quartier de Moscou où se situe l'action, c'est un portrait de la jeunesse tourmentée par des interrogations sur le sens et le but de la vie ; dans la scène clé, un adolescent voit en rêve son père tué à la guerre lui apparaître et se révéler ce qui est significatif incapable de lui donner le moindre conseil sur la manière de mener sa vie. Le film est attaqué par Khrouchtchev, qui estime « moralement infirmes » ces personnages désorientés, et il ne sortira qu'en 1965, sous le titre J'ai vingt ans (Mne dvadcat'let), dans une version légèrement remaniée. Le cinéaste poursuit cette méritoire entreprise de remise en question des clichés sécurisants dans Pluie de juillet (Ijul'skij dod , 1967), où il développe ce même thème du mal de vivre avec des personnages un peu plus âgés qui en sont déjà à l'heure des premiers bilans et des choix définitifs.L'audace idéologique de ces deux remarquables films n'est pas moins novatrice que le style de leur mise en scène (caméra mobile et plans-séquences). Malheureusement, Khoutsiev n'a pas renouvelé ces réussites avec C'était le mois de mai (Byl mesjac maj, 1970) et la Voile rouge de Paris (Alvj parus Paria, 1971), célébration du centenaire de la Commune ; puis il a travaillé avec Klimov et Lavrov à la finition du film laissé inachevé par Romm à sa mort, Et malgré tout, j'ai confiance (1974). Après un long silence, il a tourné un essai psychologique sur le conflit des générations, Postface (Posleslovie, 1984), puis  Infinitas  (Beskonenost , 1991). 

Filmographie Cinéma

Année Titre Métier Rôle Avis Spectateurs
1961 J'Ai Vingt Ans Réalisateur -