Sabrina Ouazani Kali
Amazon Prime Video

Ce film d'action français inédit débarque ce vendredi sur Prime Video. Une histoire de vengeance explosive, pour laquelle Sabrina Ouazani a tout donné. Jusqu'à faire elle-même 100% de ses cascades. Elle nous raconte.

Star Validé sur Canal + et de Plan Cœur sur Netflix, Sabrina Ouazani débarque sur Prime Video l'arme au poing. L'actrice de 35 ans s'éclate en tueuse implacable dans Kali, un film d'action pur jus, qui sort ce vendredi sur la plateforme. Un "revenge movie" qui assume son côté brut, porté par une Sabrina Ouazani habitée, qui a tout donné pour le rôle. Rencontre.

PREMIÈRE : Comment est-ce que le réalisateur, Julien Séri, vous a présenté le rôle de Kali ?
Sabrina Ouazani : Il m'a d'abord parlé de son envie de faire un film d'action autour d'une femme forte, ce qu'on ne voit pas tous les jours dans le cinéma français. Elle veut venger son mari qui a été tué au Brésil. J'étais très surprise au départ, d'autant que le scénario assumait d'être orienté action, avec des séquences parfois violentes. Je me suis demandée comment on allait réussir à financer un truc pareil !

Kali Amazon
Prime Video

Un film d'action au féminin, qu'est-ce que ça change ?
D'abord, les femmes n'ont pas peur de leurs émotions. Il y a quelque chose de plus viscéral. Il y a une manière de penser, un raisonnement différent.

C'était quoi vos références pendant le tournage de Kali ?
Évidemment, j'avais Kill Bill et Uma Thurman dans un coin de ma tête. Mais franchement, ma plus grande référence sur le plateau fut Mounia Moula, la cascadeuse qui m'a accompagnée sur ce film. Elle m'a inspirée, sur la manière de bouger, de jouer les chorégraphies.

Il a fallu beaucoup s'entraîner, physiquement, pour ce rôle ?
Énormément, parce que Julien et moi, on tenait à ce que je réalise moi-même les cascades. C'est moi qui fait tout. Absolument tout ! Mounia était là pour m'accompagner, prendre le relais si besoin. Mais elle n'a pas eu besoin et je suis franchement contente d'avoir pu tout faire. Mais il m'a fallu beaucoup bosser pour arriver à jouer cette nana qui a ce passé militaire. Elle a une manière de se mouvoir dans l'espace qui est différente. Une manière spécifique de combattre, de manier les armes ou de gérer ses émotions. Julien Séri et Mathieu Lardot (coordinateur des cascades) ont été très exigeants. Ils n'ont rien laissé passer, jusqu'au petit doigt placé sur l'arme... Il fallait que tout soit crédible pour ne pas passer à côté du propos. Si on se dit qu'elle n'a jamais tenu un flingue de sa vie en regardant telle scène, on sort de l'histoire ! C'est pour ça que c'était important d'être très précis.

Avez-vous hésité à vous lancer là-dedans ?
Pas une seconde ! J'étais très excitée, tout de suite. J'ai vu ça comme un challenge. Ou plein de challenges différents : dans Kali, on parle du deuil, de l'amour, mais aussi on a filmé au Brésil, on a fait plein de scènes de combat... Ce sont tous ces défis qui m'ont excités.



Vous avez ce côté tête brûlée en vous ?
Oui j'ai toujours eu ça en moi. J'ai grandi avec mon frère. On n'a que deux ans de différence et on a toujours été proches. On nous prenait pour des jumeaux. On était Tic & Tac (rires). J'ai toujours voulu tout faire comme lui et je me suis mise au sport très tôt à cause de ça. Alors le challenge d'un film comme Kali, c'est fantastique pour moi. Je fais ce métier pour ça. Pour vivre mille vies en une. J'ai ce côté hyperactif. J'ai eu envie d'être prof de sport, d'être journaliste, d'être danseuse et même boulangère pour pouvoir manger toutes les confiseries possibles (rires). J'ai eu envie de tout faire à un moment ou à un autre et si j'avais eu le temps d'apprendre chaque métier, j'aurais fait chacun d'eux. En étant actrice, je peux être tout ça en même temps.

Vous êtes allée jusqu'à vous faire mal sur le tournage ?
Moi, je ne me suis pas blessée. Mais j'ai fait mal... Il y a cette scène où je dois endormir un ennemi en utilisant une technique de Jiu jitsu Brésilien que j'ai apprise pour l'occasion. C'est une sorte d'étranglement. On fait une, deux, trois prises qui se passent bien. Mais au bout de la quatrième prise, le monsieur fait vraiment dodo ! J'ai vraiment endormi le mec ! Le monsieur s'évanouit ! (rires) Alors sur le plateau, ils ont eu peur. Mathieu Lardot m'a crié stop ! Stop ! Et après, il me dit que 90 secondes de privation d'oxygène au cerveau peuvent laisser des séquelles irréversibles, alors je me suis mise à paniquer. C'était horrible. Bon, il m'a dit ça pour me faire peur... Mais c'est vrai que voir le mec perdre connaissance comme ça, ça m'a mis mal. Heureusement, mon partenaire ne l'a pas mal pris. Il m'a dit : 'T'inquiète pas, ça m'a plutôt laissé une étrange sensation...' Mais j'avoue que c'était un moment impressionnant.

Kung Fu Zohra - avec Sabrina Ouazani
Gaumont

Vous aviez fait Kung Fu Zohra en 2022, ça vous avait déjà pas mal préparé à ça non ?
Oui, bien sûr que ça m'a aidé. Pour le cardio, pour le physique... Ne serait-ce que pour la posture, la manière de tenir son corps, ça m'a aidé. Mais en même temps, il a fallu que je me défasse de certains réflexes que mon corps avait appris en kung-fu. Des lignes très graphiques, qui sont en opposition totale avec ce que ferait un agent des forces spéciales comme Kali. Il a fallu que je perde ces réflexes, pour pouvoir acquérir une nouvelle discipline et de nouveaux mouvements.

Comment fait-on pour laisser de la place aux émotions au milieu de toute cette action ?
Ce que j'ai aimé dans le scénario, c'est justement que Lisa a aussi des fêlures. Il laisse de la place à une certaine profondeur. On n'est pas dans un monde binaire avec les gentils ou les méchants. Faire de la castagne pour faire de la castagne, c'est amusant, mais ça n'a pas beaucoup d'intérêt. Après, Lisa éteint aussi ses émotions à un moment, pour ne plus souffrir, mais il faut qu'il y ait cette part là dans le personnage pour que ça marche.

Alban Lenoir est devenu l'incarnation du film d'action à la française. Vous auriez envie de suivre cette voie au féminin ?
J'aime beaucoup Alban Lenoir, donc être son pendant féminin, pourquoi pas... Qu'on pense à moi pour des films d'action ou des rôles physiques, carrément ! Mais je ne veux pas qu'on m'enferme dans cette case-là. Je ne veux pas avoir une étiquette. Je veux pouvoir tout faire, varier les rôles, les registres. C'est là que je trouve mon plaisir.

Kali, de Julien Seri, à voir sur Prime Video dès le 31 mai 2024