La série a été créée en parallèle de son film Amin, qui sera projeté à Cannes.
Fiertés, de Philippe Faucon (Fatima) sera diffusé à partir de ce soir sur Arte. L'histoire ? "En France, de 1981 à 2013. Sur trois générations, à travers le destin de Victor et de ses proches, trente ans de luttes pour la reconnaissance des droits des minorités sexuelles."
Plus d'infos sur Fiertés le site d'Arte
Le plus discret des cinéastes se multiplie en mai : Amin, son nouveau film, est à la Quinzaine, la minisérie Fiertés sur Arte et un coffret "anthologie" sort en DVD. Cinéaste "rare" mais pléthorique, modeste mais toujours ambitieux et désormais en pleine lumière, Philippe Faucon s’est confié à Première.
Fatima, le journal très humain d'une femme de ménage [critique]
PREMIÈRE : Philippe Faucon, votre triple actu du mois de mai, c’est une offensive concertée ?
PHILIPPE FAUCON : Non, ce n’était pas programmé ainsi. La diffusion Arte, en particulier, a beaucoup bougé. J’étais très accaparé par mon projet de film quand ils m’ont proposé la série Fiertés. J’ai voulu faire les deux, je ne voulais renoncer ni à l’un ni à l’autre, après m’être beaucoup posé la question. J’avais peur de m’engager sur un double front très lourd, et de risquer de rater les deux. Mais voilà, rien n’y a fait : les aléas de calendrier ont abouti à ce que les deux projets soient mis en production coup sur coup. Douze mois non-stop, sans la moindre interruption : prépa, tournage, montage, avec la prépa du film en plein pendant le montage de la série. Je ne recommencerai pas un truc pareil de sitôt.
Spielberg le fait bien, lui.
(Il sourit.) Oui, mais c’est Spielberg...
D’un projet à l’autre, la gestion du temps et du montage change du tout au tout. Dans Fiertés, même si trente ans passent, tout s’enchaîne dans la clarté et la fluidité. De ce qu’on a pu en voir, Amin semble plutôt jouer sur les contrastes, les fossés, les ruptures.
Les deux productions répondent à des critères très différents. Fiertés est très préparé en amont, très abouti en termes d’écriture ; Amin a un style de réalisation plus « trouvé » sur le moment. L’un bénéficie de comédiens expérimentés, très précis, l’autre a nécessité un travail de casting plus compliqué, entre deux pays, allant chercher du côté de ceux qui ne sont pas des comédiens confirmés. L’un, enfin, exigeait de composer avec une chaîne, l’autre, je ne devais rendre de compte qu’à moi-même, ou presque. Par ailleurs, vous avez raison, Amin est une histoire entre deux pays. Elle m’intéresse aussi par le choc produit par le passage de l’un à l’autre. En littérature, ce serait moins immédiat, on passerait par des mots, des phrases, pour exprimer le contraste entre les lieux, les personnages. En cinéma, on passe d’une image à l’autre dans tout ce qu’elles contiennent en un simple cut. En termes d’ellipses et de rencontres d’images, cela rend ce film très particulier.
Pour lire la suite, rendez-vous dans les kiosques : le 485e numéro de Première vient de sortir.
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