Une grande saga de fantasy, avec des monstres, des elfes et des guerriers solitaires. Parfois un peu confuse, mais tellement spectaculaire.
Il y a un créneau à prendre. Game of Thrones n'est plus et le petit écran est orphelin de grandes épopées fantastiques médiévales. Forcément, à première vue, The Witcher a toutes les armes pour lui succéder et régner à son tour. Des épées qui s'entrechoquent, de la magie à tous les étages, des monstres plus grands que nature, des Royaumes qui se détestent... Mais la saga écrite par un Polonais (Andrzej Sapkowski) il y a 30 ans n'a pas du tout la même ambition politique, ni dramatique. Plus enclin à divertir qu'à baratiner, le nouveau show événement de Netflix réussit quand même à engager le spectateur, dans un style plus classique, aux airs de vieux conte « fantasy » d'antan.
The Witcher : faut-il avoir lu les livres ou joué aux jeux pour regarder la série ?Les aventures de Geralt de Riv - joué par un Henry Cavill habité - guerrier badass et solitaire, qui manie l'épée aussi puissamment qu'Aragorn, sont assez passionnantes à suivre. Avec son fidèle destrier, il parcourt les différents royaumes de ce monde imaginaire, sans se mêler aux jeux de pouvoir qui provoquent conflits et destruction. Jusqu'au jour où son destin va être lié à celui de la jeune princesse Ciri de Cintra...
Les décors sont superbes, les combats magnifiquement chorégraphiés et les effets visuels assez bluffants. Un décorum grandiloquent qui a le mérite d'immerger complètement le spectateur dans cette odyssée au souffle véritablement épique. Une super-production à l'ambition débordante, qui en met plein la vue, même si les non-initiés risquent d'être un peu déboussolés. Parce que The Witcher, c'est de la « fantasy » pur jus. Un drama romanesque qui coche toutes les cases, quitte à se vautrer dans l'image surannée, presque ringarde, du genre.
Il faut s'accrocher pour ne pas se noyer dans cette mythologie extraordinairement dense et complexe. Mais qui ne luttait pas, à l'époque de la première saison de Game of Thrones, pour distinguer les Lannister des Targaryen, les Sauvageons des Marcheurs Blancs, la Garde royale de la Garde de Nuit ? Heureusement, la narration audacieuse choisie par la créatrice, Lauren Schmidt, apporte beaucoup de rythme et maintient un intérêt constant.
Ainsi, même si l'on n'a jamais lu les livres originaux ou joué aux jeux vidéo qui en sont dérivés (vendus à 25 millions d'exemplaires depuis 2007), en s'accrochant un peu, on réussit, après quelques épisodes, à se familiariser avec l'univers du Witcher. L'épopée promet d'être longue, semée d'embûches et polarisante. Comment satisfaire les millions de fans déjà existants sans pour autant laisser les autres sur le bord de la route ? Une équation à de multiples inconnues à laquelle un certain Game of Thrones a aussi été confrontée en son temps...
The Witcher, saison 1 en 10 épisode, sur Netflix, le 20 décembre 2019.
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