Nolly Bonham Carter
ITVX

S'intéressant au soap, sous-genre télévisuel souvent moqué, Russell T Davies signe une nouvelle grande série, portée par une Helena Bonham Carter époustouflante.

Après l'exceptionnelle Years and Years, après la bouleversante It's a Sin, le génial créateur britannique est de retour. Russell T Davies s'intéresse à une nouvelle histoire vraie, celle de Noele Gordon, star du soap anglais Crossroads pendant trois décennies, et dresse dans Nolly le portrait subjugant d'une légende de la télévision, rattrapée par le temps qui passe...

Nolly
ITVX

Parce que Noele Gordon fit littéralement partie de l'Histoire du petit écran. En 1938, alors adolescente, elle fut la cobaye de l'ingénieur John Logie Baird et devint la toute première personne au monde à être filmée en couleur ! Un signe du destin puisque Nolly deviendra, 30 ans plus tard, une mégastar de la telly anglaise. Elle décroche, en 1964, le rôle de Meg, patronne de motel dans Crossroads. Rôle qu'elle tiendra pendant des milliers d'épisodes, jusqu'en 1981... quand les patrons de la chaîne ITV ont estimé qu'il fallait qu'elle s'en aille, pour renouveler le feuilleton. Comment reprendre le cours de sa vie, quand on a été une telle figure du petit écran ? Comment reprendre sa carrière d'actrice, quand on a été une star de soap pendant aussi longtemps ? Comment redevenir Nolly, quand on a été Meg pendant 27 ans ?

C'est cette histoire que Russell T Davies raconte au fil de trois épisodes exquis. Une chronique de la télévision britannique, qui devrait nous laisser parfaitement indifférent de ce côtè de la Manche. Parce qu'on ne connaît pas Crossroads. Parce que nos mères et grand-mères n'ont jamais regardé Noele Gordon. Parce que le concept même du soap quotidien est relativement nouveau chez nous et que Plus Belle la Vie n'a, de toute façon, pas la même portée sociétale qu'un Coronation Street du côté de Londres. Et pourtant, on est totalement absorbé par cette Nolly. On plonge avec bonheur dans les entrailles de la production du feuilleton. L'écriture millimétrée de Davies évite tous les écueils. Jamais dans le drama pathétique, jamais dans la moquerie gratuite, Nolly ressemble plus à une lettre d'amour à un sous-genre télévisuel tellement décrié, mais tellement important dans la culture britannique.



Et qui de mieux qu'Helena Bonham Carter pour incarner tout ça ? L'ancienne muse de Tim Burton aux innombrables visages change encore de tête et livre une performance grisante, à l'émotion subtile, attestant de la chute d'une icone culturelle, passée de la gloire à l'oubli en 1 seul épisode... Elle offre à Noele Gordon - décédée en 1986 - le plus beau des biopics. 

Nolly n'a pas encore de diffuseur en France.

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