Dans ce film historique, ils incarnent un dignitaire nazi et son jeune psychiatre.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, entre le 20 novembre 1945 et le 1er octobre 1946, vingt-quatre hauts responsables nazis sont jugés pour complot, crimes contre la paix, crimes de guerre et, pour la première fois, crime contre l’humanité, dans un procès historique mené par les Alliés victorieux.
Couvert par la presse internationale et filmé par le réalisateur américain John Ford, le procès de Nuremberg voit défiler à la barre Robert Levy, responsable du Front allemand du travail, Rudolf Höss, le commandant d’Auschwitz que l’on voit dans son quotidien "bucolique" dans La Zone d’Intérêt (Jonathan Glazer) et Hermann Göring, Ministre de l’Aviation du Reich.
Après Jugement à Nuremberg sorti en 1961, dans Nuremberg de James Vanderbilt (Truth : Le Prix de la vérité), c’est Russell Crowe (Gladiator) qui prête ses traits au criminel convaincu qu’il échappera à la pendaison. Un autre genre d’horreur pour l’acteur également célèbre pour ses films d’exorcisme.
Russell Crowe jouera Göring dans un grand film historique sur le procès de NurembergDeadline a récemment dévoilé les premières images exclusives et la ressemblance est frappante. Interrogé sur le tournage par le journaliste du média américain présent, l’acteur de soixante ans s’est confié sur son rôle :
"La plupart du temps, les choses qui m’attirent sont celles qui me terrifient. J’ai répondu immédiatement après reçu le script, mais dans une certaine mesure j’étais aussi émotionnellement épuisé par cela. Comment peut-on jouer un type pareil ? C’est quand ce genre de question se pose, que généralement ça m’attire."
Adapté du roman Le nazi et le psychiatre de l’historien Jack El Hai, publié en 2013, ce thriller suit les recherches du jeune psychiatre Douglas Kelley dont la mission ambitieuse à Nuremberg est de déterminer si les dignitaires sont aptes à être jugés pour leurs crimes – c’est-à-dire s’ils sont sains d’esprit, conscients de leurs actes et donc responsables. Il est amené à s’entretenir longuement avec Göring et ses échanges vont lui apporter une autre façon de voir les choses. De retour au pays, il publie ses recherches et ses avertissements sur l’aisance avec laquelle le mal peut être commis. Comme l’indique la couverture du roman dans son édition française "Qui manipule l’autre ?"
Pour le réalisateur, James Vanderbilt, à travers ce personnage oublié de l’Histoire à la fin tragique, l’idée est de dépasser les principes manichéens et dépeindre une histoire complexe et personnelle.
"J’ai lu son livre à propos de sa relation avec Göring. J’ai appris les procès de Nuremberg à l’école donc je connaissais déjà les bases. Mais dès que j’ai su pour la relation qu’il y avait entre ces deux hommes, j’étais très attiré par l’idée de raconter une histoire personnelle entre eux et comment ils sont confrontés à ce carrefour de l’Histoire."
Dans la peau de Douglas Kelley, on retrouve Rami Maleck, qui après Oppenheimer continue les propositions historiques. L’acteur confie avoir admiré les talents d’écriture du réalisateur pour le script et s’être plongé dans la lecture du roman. Il admet avoir également réussi à se procurer une copie du livre de Kelley et d’avoir échangé avec un psychiatre pour comprendre la nature obsessive de son personnage : "Il a en lui ce besoin, ce besoin obsessionnel de prouver sa valeur, de faire quelque chose d’incroyable."
Il ajoute :
"Pour que Kelley soit aussi convaincu qu’il était là pour ‘disséquer le mal’ comme il l’explique dans son livre, et réalise en fin de compte qu’il n’y a rien d’uniquement mauvais chez Göring, mais qu’il y aussi de l’humanité... Il s’est rendu compte que n’importe qui, à n’importe quel moment et dans n’importe quel paysage politique est capable de commettre des atrocités pareilles. Comme cela a dû être choquant et absolument terrifiant."
Le procès de Nuremberg a vu pour la première fois les images des camps être utilisées contre les accusés. Avec ce film, James Vanderbilt souhaite ramener au présent le passé :
"Mes deux grands-pères ont combattu pendant la guerre. J’ai des amis dont les grands-parents ont été dans des camps. Mais lorsque je parle à mes enfants de la Seconde Guerre mondiale, c’était comme si je leur parlais de la Révolution Américaine. C’est si lointain pour leur génération. C’est une grande opportunité de pouvoir raconter une histoire qui rend la vie à ces événements et dit : ‘Ce n’était pas du tout un fait accompli.’"
Nuremberg introduira également Michael Shannon (La Forme de l’eau, Bullet Train) dans la peau du procureur américain Robert Jackson, et Richard E.Grant (Saltburn) incarnant le Britannique, Sir David Maxwell Fyfe, questionnant la présence de Göring à la barre.
Le film sera présenté sur le marché des professionnels durant la 77ème édition du Festival de Cannes qui démarre sous peu.
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