Quentin Tarantino
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La masterclass du cinéaste à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes est disponible en ligne en intégralité.

Il n'est pas du genre à se cacher derrière son petit doigt, lorsqu'il est question de mettre un peu d'hémoglobine dans ses images. Au cours de sa grande Masterclass donnée le mois dernier à Cannes durant la Quinzaine des réalisateurs et mise en ligne cette semaine par le festival, Quentin Tarantino a évoqué la place de la violence dans ses propres films et dans ces classiques qu'il vénère et qui l'ont tellement inspiré, comme Légitime Violence de John Flynn (1977) ou Taxi Driver de Martin Scorsese (1976).
 
"C'est le film qui m'a fait commencer à me prendre au sérieux en tant que critique de cinéma", lance d'abord Quentin Tarantino à propos de Légitime Violence, qui estime quand même que le film écrit par Paul Schrader aurait dû finir de manière plus brutale : "Parce que j'aime les films violents ! Mais à sa décharge, Paul Schrader ne reconnaît pas plus ce film que je ne reconnais la version d'Oliver Stone de Tueur Nés (dont QT a écrit le premier script, largement remanié par la suite). Après, certaines personnes aiment vraiment ce film, donc tant mieux. Johnny Cash a adoré par exemple. Un jour, je l'ai croisé une fois dans un ascenseur et il m'a dit:" Hé, moi et June aimons vraiment ton Tueurs nés ! Je n'allais pas dire à Johnny Cash qu'il avait tort !"

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Pour ce qui est du Dirty Harry de Don Siegel avec Clint Eastwood (1971), volontairement fait dans l'intention de choquer le public, à l'époque des manifestations contre la guerre du Vietnamn, Quentin Tarantino valide le choix du réalisateur : "Franchement, je suis plutôt du genre à vouloir secouer le public..." Mais le réalisateur insiste sur le fait qu'il ne veut pas faire de la violence pour la violence. Tout doit être contextualisé selon lui. Et même QT a des limites :

"J'ai un gros problème avec le fait de tuer des animaux dans les films. C'est un pas que je ne veux pas franchir" lance-t-il. "Même les insectes ! À moins que je ne paie pour voir un documentaire bizzarro, je ne paie pas jamais une place de ciné pour voir la vraie mort. Une partie de la manière dont le cinéma fonctionne, c'est simplement l'imaginaire. C'est pourquoi je peux supporter toutes ces scènes violentes, parce que nous sommes tous en train de déconner en fait ! Sauf que certains animaux, certains chiens, certains lamas, certaines mouches, certains rats, n'en ont rien à foutre de votre film. Je pourrais tuer un million de rats dans la vie, mais je ne veux pas nécessairement en tuer un dans un film ou en voir un rat être tué dans un film, parce que je ne paie pas pour voir la vraie mort au cinéma".

Regardez toute sa masterclass avec la vidéo ci-dessous :