Marlon Brando - Christoph Waltz
Park Circus France/ABACA/Paramount Pictures

“C'était un cabotin,” assène l’acteur allemand.

Alors qu’on vient de fêter les cent ans de Marlon Brando, oscarisé pour Sur les quais et Le Parrain, Christoph Waltz, qui a lui aussi remporté une statuette dorée pour son second rôle dans Inglourious Basterds, exprime un avis bien arrêté sur l’acteur disparu en 2004.

Dans un entretien avec Caleb Landry Jones organisé pour le média Interview, l’acteur allemand a mis un point d’honneur à donner son avis sur la carrière de son aîné, pourtant adulé par le tout-Hollywood.  Au delà des polémiques qui entourent le tournage du Dernier Tango à Paris (une scène de viol a été orchestrée par le réalisateur du film et Brando, sans que sa partenaire, Maria Schneider, ne soit consultée), c’est surtout son jeu et ses performances de comédien qui intéressent Waltz ici.

“Je m’en moque éperdument,” répond-il lorsque Caleb Landry Jones lui demande ce qu’il pense de la réputation “difficile” de l’acteur.

"C'est le 100e anniversaire de Brando. J'ai lu deux articles et je les ai trouvés tous les deux très ennuyeux, et cette sanctification posthume [...] pour faire de lui [...] une mythologie, déclare-t-il en revanche. Et c'est ridicule, parce que c'était un cabotin.”

Loin de complètement renier le talent de Marlon Brando, Christoph Waltz rétablit : "Au début, il était fantastique. Personne n'avait jamais rien vu de tel". Pourtant, il identifie un film en particulier, dans lequel, selon lui, la performance de Brando est “difficile à regarder” : Missouri Breaks. Film d’Arthur Penn sorti en 1976, ce western voit s’opposer Jack Nicholson (en bandit sans foi ni loi) et Marlon Brando (en chasseur de prime sadique).

The Missouri Breaks - Marlon Brando
United Artists

Moins sévère que son partenaire de Dracula (le prochain film de Luc Besson), Caleb Landry-Jones soutient que si, effectivement, Marlon Brando “joue tous azimuts” dans Missouri Breaks, il y a tout de même une certaine “logique à cette folie”.

Au fond, ce n’est pas forcément à Marlon Brando que Christoph Waltz en veut, mais à la notion de “mythologie”. Le comédien de soixante-sept ans, qui a à son actif une série de films devenus cultes, comme Inglorious Basterds, Django Unchained, De l’eau pour les éléphants, Pinocchio ou encore Mourir peut attendre, clôt la conversation en assénant :

“Le temps passe. C'est tout. Une carrière n'est pas un mérite personnel, donc le temps passe tout seul. Et je ne crois pas à la mythologie de la carrière d'un acteur. C'est des foutaises.”

Luc Besson a débuté le tournage de son film Dracula