5 semaines après la polémique cannoise autour de Mektoub my love : Intermezzo, le cinéaste rompt enfin le silence.
C’était le jeudi 23 mai, au soir, à Cannes. Les journalistes assistaient, médusés pour beaucoup, à la projection de Mektoub my love : Intermezzo. Une ode au corps féminin, au twerk et au cunnilingus. 3h30 hypnotiques, harassantes, fascinantes, embarrassantes, selon les goûts. À la sortie de la projection, les spectateurs privilégiés avaient la sensation d’avoir vu quelque chose d’inédit, de trop monstrueux pour être vrai, avec la conviction que le film, en l’état, ne sortirait jamais.
Il était environ minuit. Déjà, les réseaux s’enflammaient. Une journaliste publiait un tweet dénombrant les plans « qui montrent des culs ». Un critique américain déclarait pour sa part qu’Intermezzo ne déparerait pas sur Pornhub. La polémique Kechiche était née.
Vendredi 24 mai, au matin. Une nouvelle rumeur enfle. Ophélie Bau, celle qui est au cœur de la fameuse scène de cunnilingus non simulée (avec son partenaire dans la vie), serait en froid avec Kechiche. La veille, elle n’était pas dans la salle à la fin de la projection officielle et, ce vendredi matin, elle n’assiste pas au photo call du film ni à la conférence de presse. Depuis, plus aucune nouvelle d’elle. Son silence vaut pour beaucoup condamnation.
Une association veut interdire Mektoub my love – IntermezzoNouveau rebondissement aujourd’hui, plus de cinq semaines après les faits. Mélanie Klein, pigiste à l'Express.fr, a publié sur son compte Twitter une longue lettre de Kechiche adressée au Syndicat des agents artistiques français -elle précise qu’elle l’a fait avec l’accord de l’intéressé qu’elle connaît. Dans cette lettre, le réalisateur français s’en prend assez violemment à cette corporation coupable, selon lui, d’avoir fomenté une conspiration contre sa personne à travers Ophélie Bau. "Dans ce complot de marionnettes", écrit-il, "Ophélie Baufle (son nom complet) avait pour consigne de s’arranger pour apparaître crispée à mes côtés lors de la traditionnelle montée des marches, puis de redescendre précipitamment, et de préférence émue, dans sa robe haute couture d’un blanc virginal." Et Kechiche de détailler les circonstances qui auraient amené l’actrice, téléguidée par son agent, à ne pas assurer correctement la promotion du film. "Je peux mettre à disposition tous les rushes du film. (...) Vous pourrez constater par vous-mêmes à quel point la mise en place de chaque action est travaillée par les acteurs, et non soutirée par je-ne-sais quel subterfuge comme on veut le faire croire aujourd’hui." Kechiche finit sa lettre en invitant Ophélie Bau à venir sur la table de montage pour lui "signifier précisément ce qui choque sa pudeur récente". On attend maintenant que la jeune actrice brise l’omerta à son tour, au même titre qu’Elisabeth Tanner, la présidente du Syndicat des agents artistiques français, implicitement citée par Kechiche.
Commentaires