Nicole Kidman Top 10
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Enivrante dans Babygirl, fable sur le sexe et le pouvoir qui devrait lui valoir une nouvelle nomination aux Oscars, Nicole Kidman prouve encore une fois sa capacité à se fondre dans un rôle. Presque charnellement. Une marque de fabrique pour la star australienne de 57 ans, habituée aux performances impressionnantes. On a en choisi 10.

Doublée sur le fil aux Golden Globes par Fernanda Torres (pour I’m Still Here), Nicole Kidman sera sans aucun doute encore en lice lors des Oscars 2025, espérant sa 6e nomination pour sa performance étourdissante dans Babygirl. Dans le film d'Halina Reijn (aujourd'hui au cinéma), l'actrice de 57 ans fait le portrait émouvant d’une patronne cherchant dans le sexe la possibilité d’une guérison, allant jusqu'à se faire injecter du botox sans anesthésie, quitte à se faire « body-shamée » par sa propre fille. Une nouvelle performance ahurissante pour la star à la filmo peuplée de rôles métamorphes. En quatre décennies au cinéma, de l'Australie à l'Europe en passant par Hollywood, Nicole Kidman a tout incarné ou presque. Sans même parler de ces récents rôles à succès sur le petit écran (dans Big Little Lies, Nine Perfect Strangers, The Undoing...), Première a retenu 10 prestations qui laissent sans voix. Les 10 meilleures performances de Nicole Kidman au cinéma.
 

10) Charlotte Bless dans Paperboy de Lee Daniels (2012)

Paperboy
Metropolitan film export

Du sang, du cul et… l’éviscération d’un alligator ! Lee Daniels, le cinéaste provoc de Precious, embarquait Kidman dans une virée sudiste, sexy et graveleuse. Camp, métamorphosée en cagole de Floride (accent outrancier et miniskirt en satin), l’actrice y cassait une fois de plus son image de papier glacée et ne se ménageait pas. Elle pissait sur Zac Efron pour le soulager d’une piqûre de méduse, faisait bestialement l’amour à John Cusack sur une machine à laver en mode essorage, mimait une pipe dans le parloir d’une prison avant de se caresser devant Matthew McConaughey qui quittait le cadre en se remettant le paquet. Malgré tout cela, la Kidman réussissait à transcender le côté trash pour créer un personnage tragiquement romantique. Sans doute pas son meilleur film, mais le plus… paroxystique.
 

9) Rae Ingram dans Calme Blanc de Philip Noyce (1989)

Calme Blanc
Warner Bros.

Nicole Kidman sur un bateau pendant une heure et demi coincée entre Sam Neil et Billy Zane (qui préparait sans le savoir Titanic de Cameron) La rouquine aux cheveux bouclées, 19 ans et quasi-inconnue au moment de monter à bord, est le point cardinal de ce survival qui voit un couple peinard sur un voilier s’embarrasser d’un naufragé chelou. Kidman bientôt seule face à la bête (Zane en surchauffe) impose une énergie implacable et un charisme de dingue. C’est en la voyant si crédible à l’écran que Tom Cruise, sous le charme, va s’imaginer des jours de tonnerre avec la jeune actrice dont il va propulser la carrière.
 

8) Becca Corbett dans Rabbit Hole de John Cameron Mitchell (2010)

Rabbit Hole
Haut et Court

Nicole Kidman aime donc frayer avec les cinéastes aux univers punk et provoc. Dont acte. On la retrouve ici chez John Cameron Mitchell, où elle délivre une performance qui redéfinit l'image de la mère endeuillée. Son personnage de Becca, à la fois cassant et vulnérable, explore les univers parallèles où son fils serait encore vivant. L'actrice embrasse toute la complexité du deuil. Après une succession de navets ou de films mineurs (Ma sorcière bien-aimée, Invasion, Nine...) Kidman rappelait sa capacité unique à incarner des rôles féminins complexes et dérangeants.
 

7. Virginia Woolf dans The Hours de Stephen Daldry (2003)

The Hours Nicole Kidman
Scott Rudin Productions

Oui, c'est bien elle. L'actrice a dû porter un faux-nez pour ressembler à la romancière Virginia Woolf. Avec cette prothèse de nez et le teint pâle, Nicole Kidman est parfaitement méconnaissable dans ce mélo métaphysique, qui tente de capturer le caractère impalpable du bonheur. Même si le film doit aussi beaucoup à Meryl Streep et Julianne Moore, son incarnation de l'écrivaine britannique à fleur de peau, en proie à ses tourments intérieurs, lui a valu sa première (et unique) statuette de Meilleure actrice aux Oscars. 
 

6) Alice Harford dans Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick (1999)

Nicole Kidman revient sur le tournage d’Eyes Wide Shut, qui fête ses 25 ans
Warner Bros France

L’un des plus beaux ménages à trois de l’histoire du cinéma. Celui formé par Stanley Kubrick, Tom Cruise et Nicole Kidman, reclus dans les studios anglais de Pinewood, élaborant pendant de longs mois le dernier monolithe cinéma du 20ème siècle – et qui continue d’obséder le 21ème. S’offrant d’emblée nue au regard du spectateur-voyeur, racontant ses fantasmes d’adultère à son mari médusé lors d’un anthologique monologue jointé (« If you men only knew… », samplé par Frank Ocean dans le morceau Lovecrimes), la bien prénommée Alice est aussi une voyante, traversant le miroir de ses yeux perçants, quand son époux ne trouve que des portes closes et des labyrinthes sans issue. C’est d’ailleurs à elle que Kubrick, avant de tirer sa révérence, laissera le mot de la fin.
 

5) Suzanne Stone Maretto dans Prête à tout de Gus Van Sant (1995)

Prete à tout Nicole Kidman
Columbia Pictures

Après des débuts hollywoodiens en demi-teinte, où elle est cantonnée au statut de femme-trophée dans des Tom Cruise mi-cuits (Jours de tonnerreHorizons lointains) et cartonne surtout dans les vidéo-clubs (le thriller Malice, face à Alec Baldwin), Nicole Kidman trouve enfin son premier grand rôle US grâce à Gus Van Sant et cette satire de la culture de la célébrité et du quart d’heure de gloire warholien. En présentatrice météo arriviste qui fait tourner la tête d’un jeune Joaquin Phoenix à mulet, elle compose un numéro assez fascinant, sur un mode tour à tour cartoonesque et tragique, de sociopathe robotique. Un film qui sonne presque comme l’annonce d’un plan de carrière, puisqu’on retrouvera des échos de ce rôle dans nombre de ses compositions futures, de Et l’homme créa la femme à Babygirl.
 

4) Grace dans Dogville de Lars von Trier (2003)

GALERIE
Photo:Rolf Konow

Le début des années 2000 pour Kidman, tonitruant à souhait, démontre tout à la fois une émancipation (Cruise ne la contrôle plus) et une rare intelligence dans le choix de ses rôles. Kidman s’inscrit dans la droite lignée des Glenn Close, Faye Danaway, Meryl Streep… Lorsqu’elle accepte le projet Dogville, nul ne peut imaginer à quoi pourrait ressembler ce film sans décor apparent où Grace son personnage devient le souffre-douleur d’une Amérique malade.  Elle s’abandonne sans broncher avant de dévoiler ses sentiments véritables. Ceux-ci envahissent peu à peu le visage de Nicole Kidman, finalement l’unique territoire du film.   


3) Anna dans Birth de Jonathan Glazer (2004)

Birth Nicole Kidman
Fine Line Features

Peu de comédiennes de son calibre ont fait des choix de carrière aussi osés. Deux ans après sa première nomination aux Oscars pour Moulin Rouge !, Nicole incarne une femme brisée pour Jonathan Glazer, se laissant peu à peu persuader que l'âme de son défunt mari s'est réincarnée chez un garçon de dix ans. Un nouveau rôle dur, percutant, pour l'actrice, dont le cinéaste filme longuement le visage d'une tristesse insondable, qu'elle soit submergée par l'émotion lors d'un concert ou sur une plage, ressassant ses souvenirs douloureux et espoirs irréalistes au rythme des vagues. Un "portrait de femme" inoubliable, pour citer une autre œuvre marquante de sa filmo.


2) Grace Stewart dans Les Autres d'Alejandro Amenábar (2001) 

Les Autres
Bac Films

Décidément insaisissable, l'Australienne tient là son grand rôle hitchcockien, dans ce film angoissant qui fait fi des effets spéciaux pour jongler avec le clair-obscur de cette grande demeure victorienne et jouer avec nos sens. Avant même le twist final qui nous a tous cloué au sol en position foetale comme son personnage, Nicole Kidman guide le spectateur avec une sobriété et une sévérité déconcertantes. Matriarche inquiétante aux commandes d'une maison vide, l'actrice s'appuie sur sa figure élancée pour donner une stature imposante à cette épouse désespérée et à l'âme abîmée. Une présence. Et quelle présence !
 

1. Satine de Moulin Rouge ! de Baz Luhrmann (2001) 

Moulin Rouge ! (2001)
20th Century Fox

Nicole Kidman a trouvé en Satine l'occasion d'incarner toutes les femmes en une. Elle est autant l'héritière de Marilyn que d'Audrey Hepburn dans cette comédie musicale clinquante brassant d'innombrables références. Amoureuse, rêveuse, désespérée, drôle, pleine de vie, tragique... Son héroïne est un condensé de toutes celles qu'elle a pu incarner par le passé, ou qu'elle jouera à l'avenir. Cette courtisane qui craque pour un poète, c'est LA femme, un rôle si dense qu'il lui a demandé un important entraînement physique en amont du tournage. Cours intensifs de chant et de danse, et la voilà filmée par Baz Luhrmann, au top de sa forme et de sa beauté, qu'elle revisite avec malice "Diamonds are a Girl's Best Friend" ou interprète avec une fascinante fragilité son propre morceau, "Fly Away".

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