Le Dernier mercenaire de David Charhon
Netflix/ Alois Maille

Le jeu tout en autodérision de Jean- Claude Van Damme constitue le seul véritable intérêt de ce divertissement efficace mais paresseux

Commençons par l’intrigue, histoire de l’évacuer tant elle n’est ici qu’un pur prétexte. Elle met en scène Richard Brumère, légende des services secrets français sous le pseudo de La Brume. Voilà plus de 25 ans, La Brume avait choisi de raccrocher en prenant soi de négocier pour son fils caché, Archibald (qui va, toutes ces années, penser qu’il l’a abandonné) une immunité et une rente mensuelle à vie. Mais voilà que cette immunité se retrouve levée et que, suite à une usurpation d’identité, Archibald se retrouve en danger de mort, pris au cœur d’une opération mafieuse impliquant de hauts dignitaires français et qui le dépasse. Alors La Brume va revenir dans le jeu, distribuer des coups de latte à gogo et tenter de tisser des liens avec ce fils qui ne veut pas entendre parler de lui.

Une impression de déjà vu ? Oui mais qu’importe. Devant ou derrière la caméra, personne ne semble là pour raconter une histoire. Le cœur du film et son intérêt sont ailleurs. Dans son véritable sujet : Jean- Claude Van Damme lui- même, soit la droite lignée de JCVD et Lukas. Comme Mabrouk El Mechri et Julien Leclercq, on imagine que son réalisateur David Charhon a grandi avec Van Damme et réalise un rêve inouï en dirigeant l’une des idoles de son adolescence. Van Damme se prête au jeu avec une autodérision réjouissante. Toujours au taquet physiquement, il se régale à jouer avec son histoire et son image dans une ambiance qui rappelle les films de Bébel des années 80 et où on s’amuse à citer aussi bien Mon fils, ma bataille de Daniel Balavoine que le Scarface de Brian De Palma. Tendance récurrente chez Netflix , tout est ici bien trop long et aurait mérité un bon resserrage. Les rebondissements défilent parce qu’il faut bien faire avancer l’intrigue. Les personnages sont réduits à des caricatures. Mais tout comme leurs interprètes – un casting hétéroclite mêlant Alban Ivanov, Eric Judor, Patrick Timsit, Miou- Miou, Valérie Kaprisky et les nouveaux venus Samir Decazza et Assa Sylla -, on est au spectacle. Un one man show JCVD sans autre ambition que de divertir. Objectif atteint. Pour tout le reste, on repassera.

De David Charhon. Avec Jean- Claude Van Damme, Samir Decazza, Alban Ivanov… Durée : 1h52. Disponible sur Netflix.