W9 boucle ce soir son cycle Twilight, avec la deuxième partie de Révélation. A sa sortie, Première avait rencontré ses stars.
Première ressort de ses archives l'interview de l'héroïne de Twilight, Kristen Stewart, publiée au moment de la sortie du chapitre 5 : révélation, fin 2012. Après avoir incarné Bella Swan dans cinq films, l'actrice est claire : c'est du passé. Confessions en forme de bilan sur une expérience à part.
PREMIÈRE : Comment vous sentez-vous à la veille de la sortie de cet ultime chapitre ?
KRISTEN STEWART : C’est étrange... Je ressens la même chose à chaque fois que je termine un film, et ce n’est pas plus intense avec ce dernier Twilight, sans doute parce que ce personnage m’a appartenu si longtemps. Je m’investis autant dans chacun de mes rôles, sauf que je dois généralement leur dire adieu au bout de cinq semaines. Finalement, c’est beaucoup plus facile dans le cas de Twilight : j’ai passé tellement de temps dans cet univers que j’ai vécu tout ce qu’il y avait à vivre à travers cette expérience. J’ai un vrai sentiment d’aboutissement. Il y a quelques films dont j’aurais aimé pouvoir retourner certaines scènes après coup, mais pas ici. C’est fini, réglé, derrière moi. Je suis prête à tourner la page.
Sauf qu’on parle de cinq ans au lieu des cinq semaines habituelles... C’est comme de quitter son job, pratiquement.
N’oublions pas que ça n’a pas été en continu. Je n’ai pas fait que ça pendant ces cinq années, heureusement. Cette interview aurait été totalement différente, sinon. J’ai pu participer à plusieurs films entre les différents épisodes de Twilight. Cela dit, ça ne m’aurait pas déplu de tous les tourner à la suite, mais c’était impossible en termes de production. Si je n’avais pas travaillé pendant ces périodes qui séparaient chaque tournage de la saga, j’aurais carrément pété un plomb. Du coup, je regarde l’expérience comme un tout, mais pas comme un chapitre de ma vie, dans le sens où ces cinq ans n’ont pas été exclusivement dédiés à Twilight. La série m’a énormément apporté sur le plan professionnel : je suis à un stade de ma carrière où on m’offre désormais de relever des challenges passionnants en tant que comédienne. Et j’ai la chance, aujourd’hui, de pouvoir sélectionner ces défis, ce qui est un luxe rare, j’en suis consciente.
Comment cette expérience vous a-t-elle changée en tant qu’actrice et en tant que personne ?
Dès que je ressens une émotion nouvelle ou très forte dans ma vie quotidienne, ça nourrit mon jeu d’actrice. Je me dis : "Il faut que je me souvienne de ça pour l’utiliser plus tard dans un rôle." J’ai certainement l’air d’une folle quand je dis ça, mais bon... Si j’ai appris une chose durant ces cinq années, grâce à Twilight et aux autres films que j’ai faits, c’est qu’il est bon d’avoir peur lorsque vous abordez un projet. J’ai trouvé un certain confort dans cette angoisse qui vous assaille avant un tournage, car je sais que les meilleures performances, les plus authentiques, naissent de ça. Maintenant, j’ai besoin qu’un rôle m’intimide. Ce qui a changé en moi en tant que personne est finalement assez similaire, la frontière est floue. Même s’il n’y a pas de résultat créatif, je fais la même chose dans la vie que dans ce métier : poser des questions, sans arrêt, avant de réaliser qu’elles n’ont pas forcément de réponses.
Vos émotions nourrissent votre travail, mais est-ce que ça marche aussi dans l’autre sens ? Est-ce que certains rôles ont eu un impact sur votre vie ?
Il arrive que des passages d’un scénario vous révèlent des choses sur vous-même, oui. Et c’est parfois un choc. De la même façon, faire un film va mettre au jour des qualités que vous ignoriez en vous, ou que vous aviez enfouies très loin. J’ai déjà joué des émotions, par exemple, dont je n’avais pas encore fait l’expérience moi-même. Et quand je les ai finalement ressenties, je me suis dit : "Ah, ça fait donc cet effet-là…" Ça va encore vous paraître bizarre, et je ne devrais peut-être pas en révéler autant, mais je n’avais jamais vraiment embrassé de garçon avant de le faire au cinéma. Et quand ça m’est arrivé "pour de vrai", je me suis dit : "Attends, c’est mon premier baiser, mais j’ai déjà embrassé quelqu’un dans un film." Très étrange.
Intéressant…
N’est-ce pas ? (Rire.)
Si vous pouviez voyager dans le temps et donner un conseil à cette jeune femme qui s’apprêtait à signer pour Twilight, que lui diriez-vous ?
La seule façon d’apprendre est de vivre cette expérience, donc plutôt que de lui donner un conseil, je lui dirais : "Tu seras très heureuse dans cinq ans." Je trouve ça assez encourageant, non ?
Est-ce qu’il vous arrive de tomber sur des photos de vous dans le premier Twilight ? Qu’est-ce que vous y voyez ?
Moi à 17 ans. (Rire.) Je me demande ce qui me servirait de repères si je n’avais pas été actrice, mais il se trouve que les différentes étapes de ma vie sont balisées par des films, et que mes expériences déterminantes ont souvent eu lieu sur les plateaux de cinéma. En plus, j’ai fêté mes 18 ans à la fin du tournage du premier Twilight, un cap très important, poignant dans la vie d’une jeune femme. Je m’en souviens comme si c’était hier.
Interview Mathieu Carratier
Douze ans après la fin de Twilight, Kristen Stewart resigne pour un film de vampire, avec Oscar Isaac
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